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Guerre en Ukraine : les services de sécurité russes appellent à arrêter le patron de Wagner

Le 484e jour de la guerre en Ukraine a été marqué par le début d’une crise ouverte entre le Kremlin et le groupe Wagner. Evguéni Progojine, le chef de l’organisation paramilitaire, a accusé Moscou d’avoir conduit des frappes sur plusieurs de ses camps militaires. Ce que dément fermement le Kremlin, dont les services de sécurité accusent désormais le paramilitaire d’appel à la mutinerie. Les précisions de notre partenaire Europe1.

Le chef du groupe paramilitaire Wagner a accusé l’armée régulière russe d’avoir mené des frappes sur des camps de ses combattants à l’arrière du front ukrainien, faisant un « très grand nombre de victimes ». « Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l’arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués », a affirmé Evguéni Prigojine dans un message audio diffusé par son service de presse, en promettant de « répondre » à ces attaques ordonnées selon lui par le ministre russe de la Défense. Il a plus tard appellé à « stopper le commandement militaire russe », dont le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.

L’armée russe a démenti vendredi avoir bombardé des positions du groupe paramilitaire russe Wagner. « Les messages et les vidéos diffusés sur les réseaux sociaux de la part d’E. Prigojine sur de supposées ‘frappes du ministère russe de la Défense sur des bases arrières du groupe paramilitaire Wagner’ ne correspondent pas à la réalité et sont une provocation », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Signe que la guerre a bel et bien éclaté entre le Kremlin et le groupe Wagner, les services de sécurité russes ont appelé dans la soirée à arrêter Evguéni Prigojine. En parallèle, l’influent général russe Sergueï Sourovikine a suggéré aux combattants du groupe Wagner de s' »arrêter avant qu’il ne soit trop tard ». « L’ennemi attend justement que notre situation politique se dégrade. Il ne faut pas jouer le jeu de l’ennemi en ces temps difficiles », a-t-il ajouté.

Enquête ouverte par le FSB contre le patron de Wagner pour « appel à la mutinerie »

Le FSB a également accusé Evguéni Prigojine d’inciter à la guerre civile. « Les déclarations et les actes de Prigojine sont en réalité un appel à déclencher un conflit civil armé sur le territoire de la Russie (…) Nous appelons les combattants du groupe paramilitaire Wagner à ne pas commettre d’erreur irréparable, à stopper les actions par la force contre le peuple russe, à ne pas mettre en oeuvre les ordres criminels et traîtres de Prigojine et à prendre des mesures pour l’arrêter », a déclaré le FSB, cité par les agences de presse russes.

Les services de sécurité russes (FSB) ont ouvert vendredi une enquête pour « appel à la mutinerie armée » après l’appel du chef du groupe Wagner à se soulever contre le commandement militaire. « Les allégations diffusées au nom d’Evguéni Prigojine n’ont aucun fondement. En lien avec celles-ci, le FSB a ouvert une enquête pour appel à la mutinerie armée », a indiqué le Comité national antiterroriste de Russie, dans un communiqué cité par les agences de presse russes.

Le patron de Wagner dit mener une « marche pour la justice »

Le patron du groupe paramilitaire Wagner s’est défendu vendredi de tout « coup d’Etat militaire » et affirmé vouloir mener une « marche pour la justice », après avoir appelé au soulèvement contre l’état-major russe qu’il accuse d’avoir frappé ses hommes. « Ce n’est pas un coup d’Etat militaire, mais une marche pour la justice, nos actions ne gênent pas les forces armées », a affirmé Evguéni Prigojine dans un message audio diffusé par son service de presse.