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Guerre en Ukraine : pour Stéphane Courtois, «Poutine s’est trompé car il s’est fait tromper»

Stéphane Courtois, historien et directeur de recherche honoraire au CNRS, était l’invité d’Europe 1 ce mardi matin. Au micro de Lionel Gougelot, le spécialiste de l’Europe de l’Est est revenu sur la guerre en Ukraine, et sur les raisons qui ont poussé Vladimir Poutine à valider la guerre en Ukraine. 

L’opération militaire devait « durer trois jours« , dans certains esprits au Kremlin. Mais 300 jours plus tard, force est de constater que l’opération spéciale russe en Ukraine tourne à l’enlisement pour Moscou. Pour Stéphane Courtois, historien, directeur de recherche honoraire au CNRS spécialiste de l’histoire d’Europe de l’Est et des régimes communistes, Vladimir Poutine « s’est trompé (en validant l’opération spéciale) car il s’est fait tromper d’une certaine manière par ses services« .

« Car ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le système Poutine est un système totalement corrompu« , poursuit le co-auteur de Le livre noir de Vladimir Poutine au micro d’Europe 1. « Et donc, vous avez au pouvoir des gens qui sont là pour se remplir les poches. À partir du moment où Poutine a imposé le monopole de son pouvoir, tout le monde le sert en se disant : ‘Je prendrai au passage ma petite part’. Sauf que quand on fonctionne dans un système comme ça, on est très mal informé« , juge l’historien.

Autre point qui a pu compromettre l’opération : l’armée russe. Longtemps vantée comme l’une des armées les plus importantes du monde, la guerre en Ukraine a révélé les dysfonctionnements du corps militaire russe. « À force de corruption et de promouvoir des incompétents qui n’étaient que des courtisans, on se rend compte que cette armée ne vaut rien« , explique Stéphane Courtois.

« Et le pire, c’est qu’elle fonctionne d’une certaine manière, comme Staline la faisait fonctionner« . Il faut rappeler que pendant la Seconde Guerre mondiale, les Soviétiques ont perdu beaucoup d’hommes. Pour chaque Allemand tué, il y avait quatre Soviétiques qui tombaient. « Une mauvaise gestion des troupes qui se retrouve aujourd’hui dans le conflit« , conclut le directeur de recherche honoraire au CNRS.

En partenariat avec Europe 1.

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