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« Haka pour les cétacés » : le cri du coeur de Mata Tohora

L’association s’est associée aux groupes marquisiens Taka Iki et à Kaipeka ote kaikaiana pour filmer un haka dédié à la protection des baleines et autres cétacés. Le but : faire du bruit pour faire stopper les massacres, la chasse mais aussi la perturbation de ces mammifères marins dans le monde. Les responsables de Mata Tohora en profitent pour rappeler les règles de respect des baleines à bosse au fenua.

« STOP ! » C’est un vrai cri du cœur qu’a voulu pousser Mata Tohora dans cette vidéo diffusée depuis quelques jours sur internet. Danseurs, chanteurs et musiciens des groupes Taka Iki et de Kaipeka ote kaikaiana y réalisent un haka spécialement créé pour appeler à la défense des cétacés, famille de mammifère marins qui compte de nombreuses espèces menacées. Baleines, dauphins et autres globicéphales sont pourtant toujours chassés dans certaines régions du monde, certain pays invoquant la tradition pour justifier ces pratiques.

Faire du bruit pour « stopper les massacres »

C’est le cas de l’Islande ou de la Norvège, qui chassent certains grands cétacés aux large de leurs côtes. Ou des îles Féroé, archipel nordique rattaché au Danemark, qui organise ainsi tous les ans son « Grindadráp », dénoncé par beaucoup d’ONG comme un « massacre inutile » de globicéphales. Une tradition comparable existe en baie de Taiji, dans le Sud du Japon, où de grands groupes de dauphins sont chaque année capturés pour leur viande ou pour être vendus et placé en captivité. Le Japon organise aussi des campagnes de chasse à la baleine, dans les eaux internationales dont l’Antarctique jusqu’en 2018, et dans la limite de ses eaux territoriales ces dernières années.

L’idée de Mata Tohora, par la première association à s’attaquer à ce sujet, est bien sûr de faire du bruit.La culture polynésienne peut être, pour ses responsables un bon vecteur pour faire « changer les mentalités ». Le clip du Haka, qui comporte des messages en différentes langues, doit être diffusé dans les avions de Air Tahiti Nui et pourrait bien être relayés par des ONG dans le monde entier.

Au fenua, pas de chasse, mais encore beaucoup de perturbations

Un combat mondial, donc, mais aussi local. Certes, les baleines ne sont plus chassées depuis longtemps en Polynésie, mais elles sont exposées au trafic maritime. Si l’association Oceania se concentre surtout sur les risques de collisions avec les ferrys entre Tahiti et Moorea – un baleineau a d’ailleurs été percuté la semaine dernière – Mata Tohora veut plus largement sensibiliser les plaisanciers et professionnels navigants près des côtes. Comme le rappelle la fondatrice de l’association, Agnès Benet, les baleines à bosse remontent des eaux froides de l’Antarctique vers nos latitudes pour s’accoupler ou mettre bas. En plus du risque de collision, le bruit des bateaux qui s’approchent trop peut les perturber ou les effrayer.

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L’observation de baleines, avec un professionnel ou lors d’une sortie en mer, n’est pas à proscrire. Mais elle doit êtes faite avec « beaucoup de prudence et de douceur », insiste la docteure en biologie. Restez dont à plus de 100 mètres, voire 300 mètres dans les baies, où l’observation est interdite, éviter de poursuivre, de séparer ou de couper la route à ces grands cétacés… Autant de règles qui sont d’ailleurs inscrites dans la réglementation et peuvent être sanctionnée par la gendarmerie.

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À noter que parmi les prédateurs des baleineaux, on trouve les orques. L’association environnementale et scientifiques fondé en 2013, avait récemment publié une vidéo sur ces autres cétacés, qui fréquentent toute l’année les eaux de Polynésie.