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Hau Ma’ohi veut donner « le bon coup de balai que tout le monde attend »

©CP/Radio1

Le mouvement de Tauhiti Nena est de retour, dans sa nouvelle version 2023, pour concourir aux élections territoriales allié, entre autres, au Rassemblement national. Entouré de Heia Parau, Hiro Marshall, Mélinda Bodin ou encore Georges Kelly, il a donné ce jeudi matin une première conférence de presse. Le programme, qui sera présenté dans quelques semaines, sera centré sur le renforcement de l’économie locale face aux chocs internationaux. Avec l’espoir de dépasser le clivage autonomiste-indépendantiste et de donner « le bon coup de balai que tout le monde attend », dit Tauhiti Nena.

Première conférence de presse ce matin pour une nouvelle formation qui se prépare aux élections territoriales. Nouvelle, pas tant que ça, puisque que Tauhiti Nena, qui avait appelé à voter Marine Le Pen au 2e tour de l’élection présidentielle, renvoie l’ascenseur au Te Nati-Rassemblement national qui le soutenait aux législatives. Le député européen Eric Minardi, actuellement à Bruxelles, et Hiro Marshall devraient ainsi figurer sur la liste Hau Ma’ohi, même si Tauhiti Nena affirme qu’il dispose à lui seul de suffisamment de candidats potentiels. Ils sont rejoints par des personnalités telles que Georges Kelly, figure du scoutisme polynésien et ancien ministre dans les années 80, ou encore Jaros Octenacek, président du syndicat des pêcheurs professionnels, et sa fille Pamela qui menait la liste de la 2e circonscription aux législatives,  Melinda Bodin de l’Association du tourisme authentique, Heia Parau de A Ti’a Mai et Sylvana Estall, qui se sont toutes deux détachées de A Here Ia Porinetia après les dernières élections législatives.

Mais il ne s’agit pas, assurent Tauhiti Nena et Heia Parau, de tourisme politique : chacun explique la fin de ses alliances successives par des divergences de fond qui heurtaient leurs convictions – « il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis », déclare Mélinda Bodin, Les colistiers doivent s’engager à « rester au moins 5 ans à Hau Ma’ohi » s’ils sont élus. Heia Parau veut, fidèle à son mot d’ordre depuis des années, dépasser le clivage autonomiste-indépendantiste.

Un mouvement de « citoyens », et non pas « un énième parti politique » donc, qui entend « mettre fin à l’assistanat et au clientélisme » et « dénoncer l’immobilisme de nos dirigeants » face aux crises mondiales : avec des accents findumondistes, Tauhiti Nena clame « ne rien prévoir, c’est courir à notre perte. Notre mission c’est de préparer la société et l’économie à affronter de nouvelles crises, quand un tsunami arrivera, on sera prêt. »  Hau Ma’ohi revendique dans ses rangs des membres de la société civile, des chefs d’entreprise, et promet un programme centré sur l’économie, « parce que tous les dispositifs qui ont été mis en place n’ont pas du tout aidé l’entreprenariat à se développer et les entreprises à supporter tout ce qu’on est en train de traverser. » Le programme qui sera bientôt dévoilé veut également « rendre leur dignité » aux Polynésiens et prévoit de « rendre les terres domaniales aux familles, alléger les démarches, et valoriser nos terres pour parvenir à l’autosuffisance. » Tauhiti Nena appelle « ceux qui sont fatigués, dégoûtés de la politique » à rejoindre Hau Ma’ohi.

Qui sera tête de liste ? Très probablement Tauhiti Nena, qui fait durer le suspense encore deux semaines. Des discussions avec d’autres partis « ont eu lieu et ont encore lieu pour d’éventuelles possibilités d’alliance parce qu’on est bien conscient qu’un groupe qui part tout seul ne va pas y arriver. » Le congrès de Hau Maohi est prévu pour la seconde quinzaine de mars, mais les tournées dans les communes débuteront le 13 février.

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