Victorieux lors de la première étape, Shell Va’a s’est de nouveau imposé dans un « sprint » lagonaire très agité ce jeudi entre Raiatea et Taha’a. Derrière, Hinaraurea, a failli jouer les trouble-fêtes, Huahine a presque créé la surprise, et la Team OPT perd un peu plus d’une minute au général mais conserve la deuxième place. Pour les jaunes, l’objectif est clair : un grand chelem, un dixième sacre, et une quatrième victoire d’affilée lors du final marathon vers Bora Bora demain.
19 petites secondes. Il n’était pas loin, le record de l’étape, établi par EDT en 2013. Mais Shell ne courait pas pour le record mais pour la victoire ce jeudi, dans le lagon de Raiatea et Taha’a. Et les jaunes l’ont décroché avec la manière. Le coach avait été clair : pas question de se ruer, de faire toute la course en tête, stratégie piège dans cette étape « courte distance » – 26 kilomètres tout de même – où tout peut se retourner sur un sprint final. En 2022, Hinaraurea avait failli leur ravir la victoire sur la ligne, terminant à 5 petite secondes des hommes de David Tepava. Et l’équipage de Raiatea, revanchard après une décevante huitième place mercredi, s’est encore une fois distingué à domicile, longtemps au devant d’un peloton de tête très serré, rassemblant aussi les teams Huahine, Air tahiti et OPT.
Lagon agité, public surexcité
Si Shell, longtemps troisième de la course, a trouvé les réserves dans les derniers kilomètres pour tenir tête à ses opposants, c’est que l’équipage n’avait pas hésité à renouveler ses membres entre les deux premières étapes. C’est aussi parce que son peperu a su surfer au mieux sur les nombreuses vagues engendrées par l’impressionnante flotille qui a suivi l’étape. Près de 300 bateaux, entre les staffs techniques et un public surexcité. De quoi créer, dans les parties les moins profondes du lagon, des ondulations atteignant « 50 ou 60 centimètres » qui ont croisé le cap des pirogues, et les ont parfois accompagné. Victoire volée, comme le crient certains ? « Ces vagues elles sont générées par tous les bateaux et elles sont là pour tous les rameurs, répond Alex de va’a News, qui commente cette Hawaiki Nui en direct sur nos ondes. Donc critiquer telle ou telle équipe, c’est compliqué… Ce qu’on a pu voir, c’est que les meilleurs barreurs arrivent à tirer leur épingle du jeu ».
Plus de triplé depuis 2011
Deuxième victoire d’étape, donc pour Shell, qui devance désormais, au classement général la Team OPT (arrivée quatrième ce jeudi) de 1 minutes et 47 secondes, la team Air Tahiti de plus de 4 minutes et la team Huahine de 7 minutes et 48 secondes. Les hommes d’Albert Moux ont donc toutes les chances de réussir leur pari : un dixième sacre sur 30 éditions, et une quatrième victoire consécutive – performance déjà établie par les jaunes entre 2005 et 2008, et par EDT va’a entre 2014 et 2017. Mais c’est surtout le grand chelem qui est dans le viseur des favoris. « Shell l’avait manqué l’année dernière, puisqu’Air tahiti était venu casser leur rêve sur la dernière étape. En un peu plus de 4h30 de rame, il peut s’en passer des choses », pointe Alex, qui rappelle que le dernier triplé date de 2011.
58 kilomètres de rame vers Matira
La dernière étape a toujours été la plus dure à la Hawaiki Nui, et cette dernière édition n’échappera pas à la règle. « C’est une étape marathon de 58 kilomètres, la plus longue des trois jours, reprend le spécialiste de va’a News. La particularité, c’est qu’on a un gros tronçon de presqu’une heure dans le lagon entre Patio et la passe, avant de sortir et de rejoindre l’océan vers la pointe de Turiroa. Il reste alors encore 20 bonnes minutes pour arriver à la passe de Teavanui (de l’autre côté de l’île, ndr), puis il faut traverser ce lagon jusqu’à l’arrivée à Matira… » Du lagon, de la haute mer, et comme d’habitude, du suspens jusqu’au dernier moment. Un final à suivre en direct sur Radio1 et Tiare FM.
Classement de l’étape 2 – Senior Hommes Classement général – Seniors hommes Classement général – Vétérans Classement général – Va’a Taie |