Jacky Bryant, Karl Reguron et Tati Salmon ont exposé samedi matin l’accord de soutien entre Heiura-Les Verts et Europe-Écologie les Verts. Ils appellent à voter Yannick Jadot à l’élection présidentielle.
Si Yannick Jadot, le candidat écologiste, se présente pour la première fois à la présidentielle, les liens avec Heiura-Les Verts sont anciens, rappelle Jacky Bryant. « Les convergences sont anciennes, nombreuses, cohérentes et complètes » entre les deux formations, et l’accord de soutien passé avec Julien Bayou, secrétaire général de EELV. En toile de fond, la nécessité de consulter la population sur la relation avec la France.
Quatre grands axes de convergence, donc, entre le candidat Jadot et le parti écologiste local. Le premier, « la priorité des priorités », c’est la reconnaissance que la Polynésie française est aux avant-postes des effets du changement climatique.
Faire avancer vraiment les indemnisations du nucléaire
Le second, c’est la réparation du préjudice des victimes des essais nucléaires et de leurs descendants. La liste des maladies radio-induites devrait être aussi étendue que les listes américaines ou britanniques, et la prise en charge devrait être « automatique », dit Jacky Bryant, lassé des changements de critères du Civen. Il cite avec conviction – « certains scientifiques ont raconté n’importe quoi » – les conséquences génétiques des accidents de Three Mile Island, Tchernobyl ou Fukushima sur la « deuxième génération ».
Soutien de Jadot à l’autodétermination
Troisième axe : EELV reconnaît la réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires non autonomes, et soutient un processus visant la souveraineté politique. Il faudrait donc de nouveaux « accords de Tahiti Nui » pour en poser les bases.
Encourager la souveraineté économique en commençant par la transition écologique
Quatrième axe, l’établissement des conditions économiques essentielles de la souveraineté polynésienne, au premier rang desquelles la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables. Ici, le choix est clairement en faveur de l’énergie thermique des mers, pour les îles les plus peuplées, une « énergie perpétuelle » qui peut être générée jour et nuit, quelques soient les conditions climatiques.
Les écologistes sont capables de gouverner
Il fustige au passage les deux candidats d’extrême-droite « qui sont dans le déni complet, non seulement de l’Histoire, mais d’une réalité qui est celle du changement climatique. » Emmanuel Macron en prend également pour son grade : « Je rappelle qu’il a réussi à faire condamner la France deux fois pour inaction climatique. » Et les politiques locaux aussi : raison de plus pour renouveler la classe politique, dit Jacky Bryant, qui espère que l’abstention ne sera pas la grande gagnante des élections.
Le leader de Heiura-Les Verts insiste : Les écologistes, Yannick Jadot en tête, ont aujourd’hui la carrure pour gouverner. Il cite en exemple les grandes villes françaises qui ont élu des maires écologistes (Bordeaux, Strasbourg, Lyon, Grenoble…).
Ne pas tout miser sur le secteur tertiaire
Jacky Bryant veut pour la Polynésie un développement économique plus équilibré : il critique « un secteur tertiaire hyperdéveloppé, mais hyper oxygéné par des transferts d’argent de l’État », estimant que si celui-ci « dépense » 214 milliards de francs par an en Polynésie, près de la moitié « retourne en France », notamment dans les bas de laine des militaires et professeurs, et les poches des exportateurs français qui fournissent les consommateurs locaux.
Heiura-Les Verts souhaite que l’aide de l’État se porte davantage sur les secteurs primaire (agriculture) et secondaire (industrie), notamment au travers de la Socredo, dans lequel le Pays et l’État ont des parts, et qui a depuis toujours vocation à être l’outil de développement de la Polynésie : « On nous bassine à longueur d’année avec l’AFD et le Fonds européen, mais nous avons cet outil au sein le Pays est représenté. »