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Hillary Clinton désignée candidate démocrate à la Maison Blanche

Philadelphie (Etats-Unis) (AFP) – Hillary Clinton, 68 ans, a été officiellement désignée mardi à Philadelphie candidate des démocrates à la Maison Blanche, une grande première pour une femme dans l’histoire politique américaine.

Dans un climat d’unité retrouvée après une première journée de convention chaotique, l’ancienne Première dame et ancienne chef de la diplomatie américaine a décroché l’investiture de son parti après une tentative infructueuse il y a 8 ans face à Barack Obama.

« C’est historique », a réagi, très émue, Tammy Baldwin, sénatrice du Wisconsin, première femme ouvertement homosexuelle à avoir été élue au Sénat. « Je n’ai pas encore pris la pleine mesure de l’événement », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Hillary » acceptera formellement sa nomination jeudi soir en clôture de la convention démocrate, avant de repartir en campagne dès le lendemain avec son colistier Tim Kaine pour espérer l’emporter le 8 novembre face au républicain Donald Trump.

Dans une atmosphère nettement plus consensuelle que la veille, où nombre de délégués de Bernie Sanders avaient manifesté leur mécontentement, et conformément au résultat des primaires, elle a recueilli le soutien de la majorité des délégués, franchissant le cap des 2.382 voix nécessaires. 

C’est l’Etat du Dakota du Sud qui a symboliquement apporté les voix cruciales au moment-clé.

-‘Esprit d’unité’ –

Interrompant peu après le comptage des voix, Etat par Etat, entre lui et Hillary Clinton, le sénateur Sanders, est apparu dans la salle au milieu des délégués de son Etat du Vermont.

Il a demandé lui-même de mettre fin à la procédure de vote, provoquant une véritable ovation dans la salle.

« Je demande que la convention suspende la procédure, que le décompte des voix soit enregistré et qu’Hillary Clinton  soit désignée candidate du parti démocrate pour la présidence des Etats-Unis », a-t-il lancé.

Cette demande, faite « dans un esprit d’unité », a été aussitôt acceptée par les délégués debout, certains dansant de joie ou brandissant des panneaux « H », logo de la campagne de la candidate.

Certaines déléguées, submergées d’émotion, sont restées débout, les yeux fixés sur l’écran géant, comme pour savourer ce moment.

Une poignée de délégués de Bernie Sanders ont manifesté jusqu’au bout leur désaccord mais ont été complètement noyés dans le rugissement qui a suivi le vote par acclamation.

« Ce que nous devons faire, au risque sinon de le regretter pour toujours, est battre Donald Trump et élire Hillary Clinton », avait affirmé mardi matin Bernie Sanders, pour tenter de rassembler la famille démocrate après une campagne parfois amère.

« Hillary Clinton sera une présidente exceptionnelle et je suis fier d’être à ses côtés ce soir », avait-il dit la veille.

– Place à Bill –

Cette soirée fut, pour nombre de ceux qui ont pris partie pour la « révolution politique » promise avec fougue par l’infatigable septuagénaire, un crève-coeur.

« Je ne pouvais m’arrêter de pleurer. J’ai eu le sentiment qu’une aventure historique venait de s’achever et que je ne la revivrais peut-être jamais », expliquait à l’AFP Donna Smith, directrice exécutive du mouvement Progressive Democrats of America.

Mardi soir, il appartiendra à Bill Clinton, peu apprécié de l’aile gauche du parti, de trouver le ton juste.

Fin politique, orateur de talent, même s’il a perdu de son charisme légendaire ces dernières années, l’ancien locataire de la Maison Blanche (1993 à 2001) a l’occasion de briller de nouveau en pleine lumière.

Selon un responsable de la campagne, il devait insister sur les combats successifs de sa femme, ex-sénatrice, ex-secrétaire d’Etat, personnalité « du changement ».

Il y a quatre ans, lors de la précédente convention démocrate, il avait donné un coup de pouce précieux à Barack Obama alors en quête d’un second mandat, galvanisant les foules.

M. Obama avait salué la performance et son sens de la pédagogie, soulignant peu après qu’il rêvait de créer pour l’ex-président un poste de « ministre qui explique les trucs ».

Depuis la fin de la convention républicaine jeudi à Cleveland, la stratégie des démocrates consiste à mettre en avant une Amérique porteuse d’espoirs et qui avance, pour mieux marquer le contraste avec la vision sombre mise en avant par le clan Trump.

« Ne laissez personne vous dire que ce pays n’est pas formidable, que quelqu’un doit lui rendre sa grandeur », a lancé Michelle Obama à la tribune.

Barack Obama, qui a déjà participé à une réunion de campagne commune avec la candidate début juillet, devait s’exprimer mercredi soir à Philadelphie.

© AFP/Archives Gaston De Cardenas
a candidate démocrate Hillary Clinton parle à Miami le 23 juillet 2016