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Hina, la future plateforme de dons pour un tourisme durable

À l’initiative de la Fédération des associations de protection de l’environnement, Tahiti Tourisme va mettre en place, à partir de mai prochain, une plateforme sur laquelle les touristes pourront faire des dons qui seront reversés directement aux associations. Ce dispositif viendra alimenter partiellement, aux côtés de donateurs privés, le fonds de financement « Natura Porinetia » pour accompagner les associations membres de la fédération dans certains de leurs projets.

Allier le tourisme à l’environnement, c’est l’un des aspects que souhaite développer la Fape, qui travaille depuis plusieurs mois avec Tahiti Tourisme sur la mise en place d’une plateforme de contribution en ligne destinée aux touristes. Son nom? Hina – un clin d’œil à cette vahine qui, pendant plusieurs mois, a sensibilisé la population au tourisme durable sur les chaînes du fenua. Grâce à un mécanisme bien rodé et à une communication efficace, Tahiti Tourisme va proposer aux visiteurs de contribuer, sous forme de dons financiers, à des projets environnementaux liés au tourisme durable. « Il y aura donc quatre projets qui se basent essentiellement sur les piliers du tourisme durable, tels que le pilier socioéconomique, culturel, environnemental et la gestion durable. Sur ce site, le touriste pourra naviguer, sélectionner le projet qui lui parle et faire sa contribution financière via un lien de paiement. Les fonds tomberont ensuite directement du côté de la Fape pour le fonds Natura Porinetia », explique Erwin Eperania, référent tourisme durable.

C’est ce fonds Natura Porinetia, au cœur de ce partenariat avec Tahiti Tourisme, s’inscrit ainsi dans un projet plus large. Pour la fédération, il s’agit de réussir à faire évoluer son système de financement. Car si aujourd’hui elle fonctionne grâce à diverses subventions de l’État et du Pays, mais aussi en grande partie grâce à des bénévoles particulièrement impliqués, la Fape – connue d’abord pour dénoncer des « injustices environnementales » – s’inscrit désormais « dans une démarche plus positive, plus constructive » d’accompagnement des  associations.

Aujourd’hui, huit donateurs privés, des entreprises, se sont fait connaître et se sont engagés à faire un don annuel d’au moins 500 000 francs. Cet argent servira à financer des projets sélectionnés par un comité composé des principaux donateurs, désignés d’office grâce à leur implication dans le projet. Ces mêmes projets qui seront ensuite financés par les dons des touristes, qui sauront exactement où va leur argent, contrairement au système de compensation carbone expérimenté par les compagnies aériennes et qui selon la Fape « ne marche pas très bien. »

« Ce sont les touristes qui, aujourd’hui, sont embêtés de polluer quand ils prennent l’avion et qui se disent : c’est vrai, je vais jusqu’à Tahiti, je veux découvrir ce pays. Et en venant ici, j’ai déjà émis beaucoup de gaz carbonique dans l’atmosphère. Quand j’arrive, comment puis-je faire pour préserver ce pays ? C’est au contraire une chance qu’on leur donne : celle de pouvoir agir », assure Winiki Sage, président de la Fape.

À l’heure actuelle, la plateforme Hina n’est pas encore en service. Elle le sera dès que le comité de sélection se sera prononcé sur les projets qui seront présentés sur la plateforme. L’appel à projets est d’ailleurs déjà lancé auprès de la soixantaine d’associations que compte la fédération. Elles ont jusqu’au 28 mars pour déposer leur dossier. Ceux qui seront sélectionnés dans la catégorie « tourisme durable » seront mis en ligne dès le mois de mai. À noter enfin que la Fape invite les professionnels souhaitant s’engager à les contacter.

 

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