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Hinamoeura Morgant-Cross propose une résolution pour modifier l’évocation du fait nucléaire dans le statut

La représentante Tavini Hinamoeura Morgant-Cross a déposé devant la commission des institutions à Tarahoi une proposition de résolution en vue d’une modification de la loi organique. Il s’agit de renforcer le langage de l’article 6-1 du statut afin de prendre en compte les bouleversements sociétaux que la Polynésie a subi pour avoir été choisie comme terrain des essais nucléaires. Si la résolution est adoptée par l’assemblée de la Polynésie, les futurs députés pourront la faire valoir à Paris pour obtenir un changement de la loi organique.

Hinamoeura Morgant-Cross défendra demain – le très symbolique 2 juillet – devant la commission des institutions de l’assemblée de la Polynésie, un projet de résolution, premier pas vers une éventuelle modification de la loi organique. Celle-ci, depuis 2019, reconnait reconnaît « la mise à contribution de la Polynésie française pour la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et la défense de la Nation. » À l’époque, cette modification avait été présentée comme un « geste fort » de la part de l’État. La représentante Tavini veut aller plus loin ; elle propose que ces termes soient remplacés par « La République reconnaît que les expérimentations nucléaires qui ont contribué à la construction de la capacité de la dissuasion nucléaire et à la défense de la Nation ont eu un impact sur l’économie, l’environnement, la société et la santé publique en Polynésie française. »

De la même façon, elle propose aussi que le terme « essai nucléaire » soit remplacé par « emploi des bombes nucléaires françaisesà des fins expérimentales. » Dans son exposé des motifs, Hinamoeura Morgant-Cross explique : « l’utilisation récurrente du terme « essai nucléaire » minimise et masque la réalité. Il est temps d’appeler les choses par leur nom. »

« Une reconnaissance globale et aussi une volonté de réconciliation »

« En fait, dit Hinamoeura Morgant-Cross, cette modification que je souhaite voir aboutir c’est à la fois une reconnaissance globale et une volonté de réconciliation. C’est aussi ce qu’attend la population, que l’État reconnaisse pleinement ce qui a été fait à notre peuple. » Si le changement de langage peut paraitre dérisoire à certains, chaque petit pas contribue à modifier le point de vue officiel pour ouvrir la voie à des indemnisations plus complètes.

La représentante Tavini estime qu’aujourd’hui tous les Polynésiens et leurs élus sont d’accord sur les conséquences dommageables des essais au fenua. « Il faut qu’on surfe sur cette dynamique », dit-elle. Ce n’est plus un seul parti politique qui soutient. » Elle se dit ouverte à toute proposition d’amendement émanant d’autres groupes à l’assemblée.

« L’idée ensuite, avec le soutien du gouvernement actuel ou pas, c’est que ce soit porté par les députés à l’Assemblée nationale. On a déjà été en contact avec Moerani Frébault, je sais que je pourrai travailler avec lui. J’ai aussi de très bons rapports avec Nicole Sanquer et Pascale Haiti-Flosse, même si ce ne sont pas nos députés qui retournent à l’Assemblée nationale, je sais que je pourrai touours faire avancer le fait nucléaire », conclut Hinamoeura Cross.

 

 

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