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Hollande salue les progrès de la coalition anti-EI à bord du Charles de Gaulle

A bord du porte-avions Charles de Gaulle (AFP) – François Hollande a salué vendredi à bord du Charles de Gaulle les « résultats impressionnants » obtenus selon lui par la coalition internationale engagée contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak ou en Syrie, confimant par ailleurs le retour du porte-avions « dans les prochains jours » à Toulon.

« Chaque jour, grâce à vous, nous repoussons un peu plus cette organisation terroriste maintenant retranchée dans quelques bastions », a lancé le chef de l’Etat et des armées devant quelques centaines de marins du navire déployé en Méditerranée orientale.

Depuis le début de l’opération, en septembre 2014, « nos avions ont conduit au-dessus de l’Irak et de la Syrie 5.000 sorties et neutralisé 1.600 objectifs », a-t-il encore souligné dans l’immense hangar aviation du porte-avions, devant quelques-uns des 24 Rafale embarqués.

« Les résultats sont impressionnants, des villes ont été reconquises en Irak, Mossoul commence à l’être, des lignes de défense ont été percées », s’est-il félicité, évoquant aussi « les Forces démocratiques qui se rapprochent de Raqa », en Syrie.

Au moment même où il s’exprimait, plusieurs avions de combat Rafale étaient catapultés dans un vacarme assourdissant.

D’ultimes missions opérationnelles sans doute, l’amiral Olivier Lebas, commandant du « groupe aéronaval » – le porte-avion et son escorte- ayant précisé devant la presse que la flottille devait quitter sa zone d’opérations le soir même.

« Dans quelques jours, le Charles de Gaulle va rentrer à quai », a confirmé le chef de l’Etat, mais « qu’il n’y ait pas de doute là dessus », a-t-il averti : « Les opérations en Irak et en Syrie vont se poursuivre avec des avions de l’armée de l’air déployés sur des bases avancées » au Levant.

« Nous frapperons et frapperons encore pour soutenir les forces locales » qui combattent l’EI, a-t-il insisté.

Une nouvelle fois, François Hollande a déploré le veto opposé par la Russie à toute condamnation du régime syrien de Bachar al-Assad, auquel elle apporte son soutien politique et militaire.

– ‘Au-delà de mon mandat’ –

« Alep, la deuxième ville syrienne, est une ville martyre (…) écrasée sous les obus et les bombes, la population est prise en otage, les plus fragiles sont délibérément visés dans les écoles, dans les hôpitaux, s’il y en a encore », a-t-il condamné.

Mais François Hollande s’est aussi érigé en protecteur des armées françaises, faisant valoir qu’il avait « fortement » augmenté leurs ressources, le respect de la loi de programmation militaire ou l’annulation de 10.000 suppressions de postes.

« Cet effort de défense, il faudra le poursuivre avec constance au-delà de mon mandat », a poursuivi le chef de l’Etat, une semaine après avoir annoncé qu’il ne serait pas candidat à sa propre succession.

« Seuls les plus naïfs peuvent croire que le monde sera moins dangereux, moins incertain dans les années à venir », a-t-il encore souligné.

François Hollande, qui effectuait sa troisième visite sur le porte-avions en mission, devait encore se rendre au Central Opération, le coeur battant du navire, puis assister à un briefing et s’entretenir à huis clos avec des pilotes.

De retour à son port d’attache de Toulon, le Charles de Gaulle, unique porte-avions français, restera à quai pendant 18 mois  pour une longue période d’entretien.

Avant de regagner Paris vendredi soir, le chef de l’Etat français a fait escale à Chypre pour une brève visite de travail auprès de son homologue chypriote Nicos Anastasiades.

Elle devait être l’occasion, selon Paris, d’évoquer les questions européennes et bilatérales, mais aussi « l’état des négociations sur la réunification de l’île ».

Chypre est divisée depuis que l’armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l’île, en réaction à un coup d’État visant à rattacher le pays à la Grèce.

© POOL/AFP STEPHANE DE SAKUTIN
Un Rafale décolle du porte-avions Charles-de-Gaulle en Méditerranée orientale, le 9 décembre 2016