L’exposition dédiée au surf, Hōrue, vagues d’hier et d’aujourd’hui, commence ce vendredi au Musée de Tahiti et des îles. Au programme, des informations historiques, signées de Jean-Christophe Shigetomi, une partie dédiée au « surf way of life » et une autre à la vague de Teahupo’o. Une vingtaine d’artistes exposent leur vision contemporaine de ce sport.
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La vice-présidente, Éliane Tevahitua, accompagnée du président de l’association Mémoire Polynésienne, Jean-Christophe Shigetomi, d’un représentant du Hamani Lab, Cronos, de la directrice et de la conservatrice adjointe du musée de Tahiti et des îles, Herenui Cauchois et Marine Vallée, a présenté une exposition dédiée au surf. Hōrue, vagues d’hier et d’aujourd’hui, ‘are nō mua ra, ‘are nō teie nei, commence ce vendredi pour se terminer le 27 septembre.
« À travers le surf, un processus d’identification culturelle »
Trois grandes parties composent l’exposition : histoire, mode de vie et la vague de Teahupo’o. Jean-Christophe Shigetomi a écrit les textes, basés sur ces recherches de l’histoire du surf en Polynésie. « Il y a plusieurs époques : le contact avec la première observation et il y a une myriade de gens qui vont écrire : Joseph Banks, James Morrisson, le capitaine Bligh, James Wilson, Moerenhout, tout le monde voit les gens surfer, aussi bien à Tahiti, que dans les îles Sous-le-Vent, aux Tuamotu. Il va ensuite y avoir la naissance du surf moderne avec les influences notamment hawaiiennes et l’arrivée des premiers longs boards. La troisième phase, c’est le renouveau. À travers le surf, il va y avoir un processus d’identification culturelle. »
Pour le président de Mémoire Polynésienne, « être surfeur est une chose mais on est surfeur tahitien, c’est une marque, à laquelle va être rattachée l’image de Teahupo’o ». Son inventaire des auteurs qui ont écrit sur le surf lui a permis de lire des témoignages sur la pratique du surf aux Marquises avec le corsaire américain David Porter au début du XIXe siècle ou encore Alain Gerbault, ancien héros de guerre, et de construire le fil de l’histoire en constatant qu’il n’y avait jamais eu d’interruption dans la pratique du hōrue, car il n’a jamais été interdit par les missionnaires selon l’historien.
La « vague tahitienne » déferle sur la France et le monde
Puis, arrivé à l’époque moderne, « la vague tahitienne » a déferlé sur les compétitions : « Le fait d’avoir deux Tahitiens dans l’équipe nationale montre bien que le surf tahitien a son importance. Quand les Tahitiens vont se lancer dans la compétition, les premiers championnats de France où ils vont aller, ils vont truster tous les titres pendant 14 ans, c’est ce qu’on appelle la vague tahitienne. Le premier champion du monde français est Tahitien c’est Vetea David (qui a gagné le World Amateur Surfing Championship en catégorie junior en 1986, ndr). On se retrouve à nouveau à l’heure de l’olympisme là où peut-être tout a commencé. »
Hennessy Maraeauria, connu sous son nom d’artiste Cronos, représentant de l’association Hamani Lab qui a participé à l’organisation de l’exposition, reconnait que l’épreuve des JO est l’occasion de créer des œuvres, surtout pour sa génération qui s’est nourrie du surf way of life. « Aujourd’hui beaucoup sont inspirés par les mangas et bien nous, à l’époque, c’était le surfwear qui nous inspirait beaucoup avec tous ces magazines de surf avec beaucoup de pubs qui étaient vraiment graphiques, c’était top. Un peu comme dans le skate, il y avait des artistes connus et qui avaient des marques reconnues. Ça nous a beaucoup marqués et aujourd’hui pouvoir travailler sur ça, c’est inspirant et c’est cool. Avec la partie historique, ça donne un peu plus de cachet, c’est top. »
L’exposition prend place au Musée de Tahiti et des îles, du 19 avril au 27 septembre.