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Huit mois de prison ferme pour avoir menacé des gendarmes au sabre

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Ce jeudi deux pères de famille ont été condamnés à 18 mois de prison dont 10 avec sursis pour avoir menacé deux gendarmes avec un sabre d’abattis et un fusil harpon le 16 avril dernier à Hiva Oa. La perquisition pour détention de cannabis a dégénéré quand le premier prévenu a voulu détourner les gendarmes d’un fusil à pompe détenu sans permis. 

Le GIGN a dû faire le déplacement jusqu’à Hiva Oa pour les placer en détention : 2 pères de famille – G. K. et R. V. – d’une trentaine d’années ont été jugés en comparution immédiate ce jeudi pour avoir menacé deux gendarmes au sabre d’abattis et au harpon le 16 avril dernier. Les forces de l’ordre venaient perquisitionner le domicile de G.K. pour détention de cannabis et ont arraché les quelques pieds qu’ils ont trouvé sans rencontrer d’hostilité chez le propriétaire – qui leur a tout de même demandé de lui en laisser un, en vain. Pas de difficulté particulière jusqu’ici.

Il brandit un sabre pour ne pas qu’on découvre son fusil à pompe détenu sans permis 

Selon la procédure habituelle, les gendarmes ont voulu vérifier le reste du domicile. G. K. s’y oppose et commence à monter d’un ton, tapant du pied dans une glacière… C’est pour cacher un fusil à pompe détenu sans permis que le jeune homme a changé d’attitude et brandi un coupe-coupe. Ce fusi dont il se servait pour chasser et nourrir sa famille, il l’avait récupéré à la mort de son cousin. « J’ai paniqué », répètera-t-il sans cesse lors de l’audience, et aussi négligé la proportion de ses gestes et leurs conséquences selon son avocate. La suite des événements va décider les gendarmes à « décrocher » et à envoyer une unité plus conséquente quelques jours plus tard. Alerté par le bruit, le voisin, R. V., intervient soi-disant pour calmer le jeu, mais avec un sabre d’abattis à la main et en vociférant. Il nie avoir menacé les gendarmes mais il est difficile de discerner le vrai du faux, quand les autres dépositions l’accusent. Il reconnait être apparu en brandissant le sabre et avoir été pris d’inquiétude pour G.K.. De culpabilité aussi, selon son avocate, car c’est son propre père qui a dénoncé la consommation de paka de son voisin.

« Une réaction proportionnée face à une explosion de violence irrationnelle »

La tension continue donc de monter et le gendarmes reculent encore pour s’abriter derrière leur véhicule, échangeant le taser déjà sorti pour une arme à feu. Face au juge G.K. avance qu’il n’aurait pas échangé son sabre pour son fusil-harpon s’il n’avait pas vu l’arme au poing du gendarme. Mais l’avocat des parties civile estime qu’ils ont agi « en proportion ». « Ils ont fait exactement ce qu’il fallait faire, ils ont essayé de calmer les personnes et voyant que ça n’était pas possible, ils ne sont pas rentrés dans une épreuve de force qui aurait put déboucher sur des violences physiques. Ce n’est pas de la lâcheté, c’est du professionnalisme ». 

Alors que s’est-il passé dans la tête des prévenus? Les gendarmes auraient perçu qu’ils étaient sous l’emprise de cannabis au moment des faits. C’est encore une fois leur histoire familiale qui les aurait menés là. Une « explosions de violence irrationnelle » selon l’avocat des gendarmes. Les deux prévenus ont été battus durant leur enfance, en témoignent les cicatrices laissées par un marteau à l’arrière de la tête de G.K… Les faits jugés « auraient pu mettre en danger les forces de l’ordre. Il ne faut pas leur donner une dimension générale, ça reste un cas exceptionnel mais il est inacceptable de quasiment se faire menacer de mort »

Les réquisitions du procureur étaient de 18 mois d’emprisonnement dont 6 avec sursis. Ils ont écopé de 18 mois d’emprisonnement assortis de 10 mois de sursis probatoire avec obligation de soins et 90.000 francs à verser à chaque victime. Leur avocate a demandé qu’ils soient éventuellement placés en détention aux Marquises pour être proches de leurs familles.

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