ACTUS LOCALESINTERNATIONAL IA, puces, biotech, quantique : l’Union européenne veut mieux se protéger face à la Chine Europe1 2023-10-03 03 Oct 2023 Europe1 Ce mardi, la Commission européenne a dévoilé une liste de quatre domaines dans lesquels la surveillance devra être accentuée face à des États rivaux comme la Chine, un des leaders en matière de technologies et d’intelligence artificielle. L’annonce survient alors que l’UE a ouvert une enquête sur des aides présumées illégales de Pékin aux constructeurs chinois de voitures électriques. Un sujet de notre partenaire Europe 1. Semi-conducteurs, intelligence artificielle, technologies quantiques et biotech : la Commission européenne a dévoilé mardi une liste de quatre domaines stratégiques qui devront être mieux surveillés et défendus face à des États rivaux comme la Chine. L’annonce survient alors que l’UE a ouvert en septembre une enquête sur des aides présumées illégales de Pékin aux constructeurs chinois de voitures électriques, suscitant des tensions avec le géant asiatique. Le 20 juin, l’exécutif bruxellois avait détaillé une stratégie pour mieux armer le continent dans la défense de ses intérêts économiques, tout en restant ouvert au reste du monde en matière de commerce et d’investissements. La Commission avait alors promis d’établir une liste des technologies essentielles pour lesquelles des mesures d’atténuation de risques seraient envisagées. Officiellement, la démarche ne vise pas la Chine, mais ce pays, à la fois partenaire et rival stratégique de l’Europe, est bien dans toutes les têtes, tout comme la Russie. « Nous tenons notre promesse » Les quatre secteurs identifiés mardi se caractérisent par leur impact important sur la société, la possibilité d’un double usage civil et militaire et des risques en matière d’atteinte aux droits humains. Pour les sécuriser et éviter les fuites de savoir vers l’étranger, l’UE pourrait recourir à différents types de mesures qui restent à décider : partenariats internationaux, soutien aux filières européennes ou nouveaux outils de ripostes comme des instruments de contrôle des exportations ou des investissements. Des annonces sont attendues au printemps. Au préalable, la Commission veut dialoguer avec les Vingt-Sept pour identifier précisément, d’ici à la fin de l’année, les risques à atténuer. Les débats s’annoncent intenses. Les pays membres sont notoirement divisés entre partisans d’un libre-échangisme à tout crin et défenseurs d’une approche interventionniste au nom de la souveraineté. « Aujourd’hui, nous tenons notre promesse de réduire les risques pour l’économie européenne (…). Il s’agit d’une étape importante pour notre résilience », a déclaré le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton. « Fin de la naïveté » « Nous devons surveiller en permanence nos technologies critiques, évaluer notre exposition aux risques et, le cas échéant, prendre des mesures pour préserver nos intérêts stratégiques et notre sécurité. L’Europe s’adapte aux nouvelles réalités géopolitiques, met fin à l’ère de la naïveté et agit comme une véritable puissance géopolitique », a-t-il ajouté. La crise du Covid en 2020 puis la guerre en Ukraine ont provoqué un électrochoc en Europe. La pandémie a révélé les fragilités des chaînes d’approvisionnement victimes de la fermeture des frontières en Chine, tandis que le conflit avec la Russie a montré le risque de la dépendance au gaz russe. La publication survient alors que les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, ont approuvé définitivement à la mi-journée un nouvel instrument européen visant à punir tout pays utilisant des sanctions économiques pour faire pression sur un membre de l’UE. Le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, a salué « un renforcement majeur pour la capacité de l’UE à se défendre ». Cet outil ne vise explicitement personne non plus, mais Pékin est là aussi clairement en ligne de mire. Il pourra être brandi dans un conflit comme du type de celui qui oppose actuellement la Lituanie à la Chine, ont expliqué des responsables européens. Sécuriser les achats de matières premières Le pays balte accuse Pékin de bloquer ses exportations pour protester contre l’ouverture d’une représentation diplomatique taïwanaise à Vilnius. La Chine considère Taïwan comme faisant partie de son territoire. Pour l’instant, l’UE a engagé des litiges au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans un objectif de dissuasion, l’UE pourra recourir à différents types de représailles : gel d’accès aux marchés publics, blocage d’autorisations de mise sur le marché de certains produits, blocage d’investissements… Outre cet instrument, l’UE s’est dotée ces dernières années d’une panoplie d’outils de défense de ses intérêts économiques pour diversifier ses fournisseurs, produire plus en Europe, exiger l’ouverture des marchés publics… La Commission a simplifié l’octroi d’aides d’État à des secteurs stratégiques comme les puces électroniques. Elle a proposé en mars un texte pour sécuriser ses achats de matières premières critiques. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)