Tribune

Ia tura to’u Fenua: Autonomie – Indépendance ?

En observant l’actualité politique de la campagne, une question revient systématiquement : êtes-vous Autonomistes ou Indépendantistes ?

Cette question est également posée aux membres de Ia tura to’u Fenua, comme s’il fallait impérativement être dans l’un des deux camps, comme s’il fallait systématiquement opposer deux « Polynésie ».

Pour moi, il ne peut y avoir qu’une Polynésie.

Depuis 30 ans, les partis politiques se sont construits sur la base de cette confrontation idéologique. Une opposition qui a créé de vraies tensions dans la société, creusant un fossé entre les Polynésiens, orientant et justifiant tous les choix des politiques. Au final, nous sommes au pied du mur.

S’est-on d’ailleurs soucié de demander notre avis ? Et bien moi, je vous donne le mien !

Je m’appelle Taoahere, j’ai 21 ans et je suis étudiant. J’ai des rêves pour moi, ma famille et mon Fenua. Ce débat ne m’intéresse franchement pas ! Je ne me retrouve pas dans ces enjeux politiques.

Je termine une licence en Re’o Maohi. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir si je vais trouver du travail à l’issue de ma formation. C’est une question encore plus importante pour de nombreux jeunes que j’ai pu rencontrer au travers de mon engagement associatif. C’est également à cette occasion que je me suis rendu compte du décalage entre le discours politique et ce que l’on vit au quotidien, entre le débat autonomie- indépendance et ce qu’attend réellement la population.

A mon avis, la population attend qu’on lui garantisse le minimum vital, notamment, ce que j’ai pu moi-même constater, dans le cadre de l’éducation extra-scolaire et des centres de vacances. J’ai remarqué un vrai malaise dans les familles, trop occupées à subvenir à leurs besoins quotidiens.

Au lieu de se battre pour une idéologie, j’attends des responsables politiques qu’ils s’intéressent davantage à nos problèmes quotidiens. Qu’ils fassent preuve d’humilité, qu’ils s’engagent sur le chemin de la proximité. Qu’ils me parlent de santé pour tous, de réussite éducative et de développement économique durable. Qu’ils s’appuient sur notre culture et notre diversité.

A Ia tura to’u Fenua, j’ai découvert et entendu un discours simple : « si tu veux manger, je ne te donnerai pas du poisson, mais une canne à pêche ! » (Patrice Jamet, réunion ITTF Décembre 2012).

C’est une philosophie de vie que l’on connaît, mais que l’on pratique peu en politique.

C’est un engagement que je trouve « citoyen », car il repose sur la formation des hommes, non sur leur déformation ou sur leur utilisation.

J’ai trouvé, au sein de ITTF, des Femmes et des Hommes de valeur, bien conscients des difficultés, prêts à concentrer leurs efforts pour relever les défis d’un Fenua uni. Le seul Fenua qui puisse faire face à son destin.

Un Fenua citoyen.

Ce sont ces femmes et ces hommes qui m’ont inspiré confiance.

Notre richesse, c’est nous !

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4 Commentaires

  1. afo
    7 mars 2013 à 19h41 — Répondre

    « Bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets » (Alfred Sauvy)

  2. 10 mars 2013 à 22h18 — Répondre

    Attendre des politiques, qu'ils garantissent le minimum vital. C'est ce que souhaite le peuple… A bas le discours "autonomie-indépendance!"

  3. Tekmind Zin
    21 mars 2013 à 23h34 — Répondre

    Le minimum vital ? Oui pour certains..mais je pense que le plus important c'est le développement durable, l'avenir de nos enfant entre-autre. Nous sommes pas diriger par nous mêmes aujourd'hui, même nos politiciens n'ont droit à certains votes à l'assemblé sois-disant nous sommes pas qualifié pour ce genre de décisions, mais c'est un continent à plusieurs milliers de kilomètres qui l'est.

    • Tekmind Zin
      21 mars 2013 à 23h37 — Répondre

      Maururu.

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