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Ice, paka et arme à feu : « Mon client n’a pas le cerveau, la preuve, il s’est fait avoir »

L’auteur du braquage de Mahina, déjà condamné, comparaissait ce jeudi pour trafic de stupéfiants… un trafic dans lequel il avait été le dindon de la farce, mais qui lui vaut trois ans de prison supplémentaires. Deux autres trafiquants, membres de la bande qui l’avait arnaqué, ont également été condamnés.

Ce jeudi le tribunal avait à statuer sur le second volet d’un trafic d’ice qui avait été mis à jour en octobre 2019 dont quatre des sept prévenus avaient été jugés en novembre. Ce sont donc les trois autres prévenus qui étaient présents à la barre pour expliquer leur rôle dans ce trafic. Ils ont écopé de deux à quatre ans de prison ferme.

À l’origine du démantèlement du réseau, dont les autorités estiment la quantité écoulée à environ 150 grammes d’ice par mois durant 11 mois, une dénonciation anonyme. Celle-ci concernait Ismael M., et indiquait qu’il se procurait de la métamphétamine chez un certain John-John qui a écopé de 7 ans de prison lors du premier volet de cette affaire en novembre 2019.

Reconversion ratée pour ce dealer de paka

Après enquête, il s’avère qu’Ismael  M. était effectivement en affaire avec John-John et qu’en échange d’un million, celui-ci lui aurait remis de l’ice. Sauf qu’Ismael s’est fait refiler quelque chose qui ressemblait à de l’ice, mais qui n’en était pas. Une constante chez lui, car c’est la deuxième fois qu’il se fait avoir comme un bleu. Il organisera bien une expédition punitive pour tenter de récupérer sa mise et « enlever les dents » de John-John, mais lui et ses acolytes se tromperont d’adresse et iront braquer un couple à Mahina qui n’avait rien à voir avec cette histoire. Jugé pour cette affaire, il écopera de 5 ans de prison, peine qu’il purge actuellement.

Ismael n’a donc jamais réussi à se procurer de l’ice, lui qui s’était détourné de la vente du paka et qui ambitionnait de se faire de gros bénéfices avec la meth, « Ça rapporte plus et plus vite » dira-t-il à la barre.

Des muscles, une arme, mais pas de jugeote

Par contre, le domaine où il excelle, c’est le paka. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’il a pu mettre de côté un million pour tenter de faire ses premiers pas dans le deal d’ice. Sauf que ce million, il se l’est fait barboter lors d’une première transaction et le deuxième million, qu’il avait emprunté à son oncle, c’est John-John qui l’a empoché. Comme le dit justement son avocat, « Mon client à une réputation de dur, de cogneur, mais il n’a pas le cerveau pour se lancer dans une opération de grande envergure. La preuve, les deux fois qu’il a voulu acheter de l’ice, il s’est fait avoir.»

Quoiqu’il en soit, même s’il n’a pas trempé dans le trafic d’ice, l’intention y était et l’argent qu’il comptait investir dans l’ice provenait du trafic de paka, dans lequel il œuvre depuis un bon nombre d’années. De plus il a la réputation d’être violent et armé. Il avouera ne pas craindre de se faire braquer son stock d’herbe par d’autres dealers, car il dort avec son arme, un fusil à canon scié. À son casier, 14 condamnations, vols, violences, recels, stups et transport d’armes, sans compter le récent braquage à Mahina.

Le tribunal l’a condamné à 3 ans de prison ferme, peine qui vient se rajouter à la peine qu’il purge actuellement.

« Soit je me prostituais, soit je dealais »

Le deuxième prévenu, Moana R., 29 ans, faisait partie de la bande à John-John. Tatoué jusqu’au cou comme un membre de la MS-13 avec la petite larme au coin de l’œil, il porte son errance et son mal-être sur sa peau. Son rôle se bornait à revendre de petites quantités d’ice, et assurer quelques livraisons pour le compte de John-John. Second couteau, consommateur et accroc, il se payait en doses prélevées sur celles de ses clients. Sans emploi et SDF pendant près de trois ans, il dira à la barre : « Je préfère vendre de la drogue que de donner mes fesses. Je n’avais pas le choix, pas de travail, pas de sous, soit je me prostituais, soit je dealais. » À son casier quelques condamnations pour vols et stupéfiants.

Il a été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis, maintien en détention, obligations de soins et sursis mise à l’épreuve de 24 mois.

Mauvaise rencontre en prison

Quant au dernier prévenu, Vincent L., 37 ans, celui-ci a connu John-John en détention, alors qu’il purgeait une peine pour trafic de cocaïne. Il s’occupait du conditionnement, trouvait les fournisseurs pour John-John et on a retrouvé à son domicile une balance, des sachets vides et aussi une substance blanche qu’il utilisait pour couper l’ice. S’il prétend n’avoir eu qu’un rôle secondaire dans le trafic, il est apparu aux yeux du tribunal comme un chaînon essentiel de ce trafic. Il a été condamné à quatre ans de prison ferme et maintien en détention.

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