ACTUS LOCALESJUSTICE Il a failli être jugé deux fois pour la même affaire Pascal Bastianaggi 2019-09-17 17 Sep 2019 Pascal Bastianaggi ©Pascal Bastianaggi Ce matin le tribunal avait à se pencher sur affaire d’agression sexuelle sur mineure de 15 ans, qui s’est déroulée aux Tuamotu en 2010. Une affaire qui a connu un dénouement ubuesque, du jamais vu au palais de justice de Papeete. Si l’ancienneté des faits reprochés à l’accusé a tout d’abord interpellé le juge, celui-ci en ayant vu d’autres ne s’est pas appesanti dessus plus que cela. Et le procès s’est donc déroulé comme à l’habitude, avec le rappel des faits, les déclarations de la victime, absente ce jour, et celle de l’accusé présent à la barre et actuellement incarcéré. L’homme assisté par un traducteur, mais sans avocat a reconnu sans problème les faits à la barre. Après les divers échanges habituels entre mis en cause et le juge, celui-ci a fait un récapitulatif du casier judiciaire de l’accusé. « Vous avez déjà été condamné à trois reprises. Une première fois pour violence sur un conjoint, puis pour violence sur un mineur et enfin pour agression sexuelle sur un mineur. » L’homme étonné, « Je n’ai jamais agressé sexuellement un petit garçon, je l’ai tapé, mais pas violé ! » « Je remercie les gendarmes pour ce déplacement juridiquement inédit, » a dit le juge. « C’est ce que je lis dans votre casier monsieur. (…) Et c’est pour cela que vous purgez une peine de deux ans» assure le juge. L’accusé insiste « j’ai touché ma belle-fille mais pas le petit garçon ! ». Flottement dans la salle, le juge demande une suspension de séance. Il semblerait que l’accusé ait déjà été jugé pour cette affaire et que c’est pour celle-ci qu’il est incarcéré. Fait confirmé peu de temps après à la reprise de l’audience où il s’avère qu’une confusion entre les prénoms de la victime et ceux d’une de ses cousines, doublée d’une erreur informatique, ait abouti à cette situation ubuesque. « Comme on ne peut pas être jugé deux fois pour la même affaire, monsieur vous pouvez rejoindre votre cellule. Je remercie les gendarmes pour ce déplacement juridiquement inédit. » Pas sur que l’accusé ait compris ce qui lui arrivait, mais une chose est sûre, il a eu chaud. Comme quoi, un avocat est toujours utile. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)