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Il bat son fils car il le trouve efféminé

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Le petit Charles, âgé aujourd’hui de 10 ans, a encaissé durant quatre années, brimades et coups, parce que son père le trouvait efféminé. Le couple « Thénardier », comme les a surnommés le juge, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis pour le père et 8 mois avec sursis pour la mère.

Le père de Charles a un problème avec les homosexuels. Son frère l’était et il l’a très mal vécu. Car lui, c’est un homme, un vrai, un hétéro. Du coup quand il a vu que son fils prenait une orientation qui lui déplaisait fortement, en se montrant plus féminin que masculin dans ses gestes et attitudes, pour lui le salut ne pouvait venir que par des corrections.

Et des corrections, le petit en a recu durant quatre longues années, dès l’âge de quatre ans. Assigné à des tâches ménagères, mais aussi chargé de s’occuper de sa petite sœur, quoi qu’il fasse pour son père, « il se comportait comme un raerae » et de fait, il le tapait. Parfois la mère s’interposait, mais parfois, elle aussi le battait. « Mais moins fort que mon mari, car lui c’est un homme. Moi je prenais le balai niau ou les savates. »

Une déclaration confirmée par la grand-mère de l’enfant qui confiait que lorsqu’elle réprimandait le père, il menaçait de la taper aussi. Signalé aux services sociaux, l’enfant avait été placé en famille d’accueil.

« Son coté féminin m’énervait et je ne me contrôlais pas. »

Ce matin à la barre, l’homme a reconnu les faits. « Son coté féminin m’énervait et je ne me contrôlais pas. Mais j’ai arrêté car je me suis rendu compte que cela ne servait à rien. » Il faut toutefois reconnaître à leur décharge que les parents ont fait un gros effort d’introspection. Ils sont tous deux allés consulter un psychologue et depuis, le père est revenu à de meilleurs sentiments. « Je ne le tape plus et je tiens à remercier le psychologue et les services sociaux. » 

Revenu vivre au domicile familial, à sa demande, Charles est volontiers décrit comme « un enfant très intelligent. Il a témoigné à la barre. Et il l’a fait d’une voix claire et intelligible : « Depuis que je suis retourné vivre avec mes parents, j’ai noté un grand changement. Avant j’avais peur, et maintenant c’est terminé, je n’ai plus peur. Il ne me bat plus »

Le père a été condamné à 15 mois de prison avec sursis et la mère à 8 mois avec sursis. Tous deux ont obligation d’effectuer un stage de parentalité.