ACTUS LOCALES

« Il faut que ça bouge » : les autorités interpellées sur leur inaction face aux embouteillages

L’association E naki monte au créneau après les deux nouveaux épisodes d’embouteillages de la semaine dernière sur la côte Ouest. Dans une lettre adressée à Édouard Fritch, elle regrette le manque de solutions et d’ambitions des autorités et propose des mesures concrètes : aménagement des horaires de chantier, délocalisation de certaines activités loin de Papeete, investissement dans les transports communs, pistes cyclables et voies de bus réservées… 

Deux embouteillages qui font déborder le vase. D’abord les travaux qui durent à Paea et qui bloquent tous les habitants de la côte Ouest qui se rendaient à Papeete mardi matin. Et puis, quatre jours plus tard sur le trajet inverse, des bouchons monstre à cause d’une « série d’incidents » – dont une plaque d’égout mal posée. Aucune information des usagers pendant ces congestions soudaines, des excuses qui « ne soulagent en rien », et une situation qui pèse sur « la santé », « la vie de famille », ou la sécurité routière entre Papara et Papeete… L’association E naki adopte des termes choisis, polis, mais l’exaspération de centaines d’automobilistes transparait dans la lettre ouverte qu’elle a adressée à Édouard Fritch, publiée ce lundi par TNTV.

C’est bien simple pour le collectif, le système de transport de Tahiti n’est « pas capable d’absorber le trafic quotidien se retrouve submergé au moindre imprévu ». Et les autorités, elles, ne sont pas capables de présenter un début de solution à cette situation qui ne serait pas « digne d’un territoire développé ». « On n’a pas de visibilité sur un plan d’actions clair et on aimerait que ça bouge », dénonce Tania Mu, présidente de l’association. Pour elle, ce courrier, c’est en quelque sorte l’expression d’un ras-le-bol, mais aussi un appel à l’aide, un appel à agir et réagir destiné au gouvernement. « Ils ont peut-être peur que les décisions ne soient pas populaires auprès de tout le monde, mais le défaut de ne rien faire, c’est que la situation empire d’année en année. »

Décentralisation, voies de bus et pistes cyclables

L’objectif pour le groupement, c’est de réussir à faire débloquer des mesures concrètes au travers de 3 champs d’action. Premièrement, réduire le nombre d’usagers allant à Papeete, par des incitations à la délocalisation des acteurs économiques, la décentralisation de l’administration et le télétravail notamment. Deuxièmement, promouvoir le transport en commun en équipant l’île d’abribus, de hubs bus-parking, d’un réseau fonctionnant tous les jours et toute la nuit, et même des voies de circulation réservées. Enfin, il s’agit de « sécuriser l’utilisation des vélos » en aménageant des pistes cyclables et au passage des trottoirs protégés. Le caractère urgent de cette démarche, l’association le revendique en sachant toutefois que le résultat de ce qu’elle demande aujourd’hui mettra du temps à se faire sentir. « On a bien conscience que ce que l’on demande ne va pas se faire du jour au lendemain, mais il faut que l’on commence », ajoute encore Tania Mu.

E naki souffle ainsi une liste d’idées et de mesures non-exhaustive au Pays. Elle espère ainsi voir émerger et se concrétiser surtout, un « plan de transport ambitieux » qui faciliterait la vie des usagers de la route.

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