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« Il faut que jeunesse se passe » : le Tavini désamorce la polémique provoquée par les députés

Les trois députés polynésiens, dans le cadre de l’examen, lundi, du texte sur la Nouvelle-Calédonie, avaient déposé un amendement qui aurait profondément modifié le statut de la Polynésie, notamment celui des communes, affirmant à l’Assemblée nationale qu’elles avaient été consultées alors que ce n’était pas le cas. Oscar Temaru considère l’épisode comme une bourde commise par les juniors du parti.

Lundi à l’Assemblée nationale, lors de l’examen de la loi constitutionnelle sur le corps électoral calédonien, parmi les très nombreux amendements déposés par la gauche pour ralentir les débats, on avait découvert une pépite : un amendement signé des trois députés polynésiens et de leurs collègues du GDR, sans rapport direct avec le sujet du jour, mais qui visait le statut polynésien.

Ce « cavalier », comme on l’appelle dans le jargon parlementaire, proposait d’inscrire dans la Constitution – par dérogation, donc – que toutes les compétences de l’État sur les communes, et les ressources financières correspondantes, soient transférées au Pays « de façon définitive ». Les communes, qui sont des collectivités d’État, passeraient ainsi sous la tutelle du Pays, et l’exposé des motifs affirmait qu’il s’agissait là d’une « demande des communes et de leurs élus ».

Le Syndicat pour la promotion des communes (SPCPF) dégainait alors un communiqué pour affirmer que « les communes et leurs élus n’ont jamais été consultés sur cet amendement et n’ont jamais demandé à ce que l’ensemble de ces compétences soient transférées au Pays. »

La proposition de loi des députés polynésiens demandait aussi que soient posées les bases d’une citoyenneté polynésienne qui servirait à déterminer la composition du corps électoral, que l’élection du président de la Polynésie française s’effectue au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois, et que l’assemblée de la Polynésie française soit libre de décider de la date et des modalités d’un référendum d’autodétermination.

Le Tapura aussi publiait un communiqué, s’étranglant devant cette tentative de hold-up sur les communes et le statut, et devant le « mensonge (…) scandaleux, indigne et nauséabond » pour le justifier : « Tous nos tavana découvrent avec stupéfaction et colère la proposition de nos trois députés. » « Tout ceci est une mauvaise farce », concluait le communiqué rouge et blanc, moquant « le Tavini qui ne cesse de parler de concertation, de faatura (…), montre son vrai visage malfaisant. »

Mercredi matin, Oscar Temaru minimisait l’épisode. Oui, disait-il en réponse à la question de Tahiti Infos, « vous avez bien utilisé le terme ‘sournoisement’, nous aussi on a vu ça de cette façon-là », a-t-il répondu en souriant. Il assure que les députés ont eu droit à un remontage de bretelles, puisque le Tavini veut « une constitution » pour la Polynésie et non pas une énième modification du statut, dit-il. « On va mettre ça sur le dos de ‘il faut que jeunesse se passe’. »

 

 

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2 Commentaires

  1. Huguet bruno
    16 mai 2024 à 7h29 — Répondre

    Tres tres significatif de la notion de Democratie au Tavini …

  2. Caron
    16 mai 2024 à 9h41 — Répondre

    Les clowns du Tavini sont bien encore présent/e/s, le cirque Polynésien a encore de beaux jours devant lui, inutile de faire venir le cirque des Samoa sur le territoire, on a tout ce qu’il faut ici…..

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