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Il l’étrangle avec un pareu après deux ans de relation imaginaire

Un sans domicile fixe de Moorea été condamné ce jeudi à un an de prison ferme pour s’être introduit par effraction chez son ex-compagne avant de la violenter et de l’étrangler avec un pareu. Une ex avec qui il était persuadé d’avoir une relation au long terme alors qu’ils n’avaient été en couple que deux mois, deux ans auparavant.

Deux ans de harcèlement qui culminent en un weekend de violences, la semaine passée. C’est l’affaire dont a été saisi le tribunal correctionnel de Papeete ce jeudi. La victime, une jeune femme de 35 ans, n’est pas présente au procès. Mais son agresseur, un homme se présentant comme « sans domicile fixe » à Moorea est, lui, bien sur le banc des accusés. En 2021, le prévenu, déjà connu des services judiciaires, fait la connaissance de cette éducatrice avec qui il noue une relation. Une relation qui ne dure que deux mois, d’après la jeune femme. Lui explique à la barre que leur histoire a duré deux ans, et ne s’est terminée qu’en toute fin d’année dernière. Il faut dire que dans ce laps de temps, le prévenu ne sort pas réellement de la vie de la trentenaire. Il « squatte » régulièrement chez elle, quémande de l’argent, et lui fait subir des violences, des menaces et des pressions psychologiques. Pour l’avocate de la victime, elle est « totalement sous l’emprise » de son ex… qui est persuadé de ne pas en être un.

« Je voulais lui expliquer comment je l’aurais tuée si je voulais le faire »

Depuis deux mois, donc, le prévenu semble avoir compris que la relation est terminée. Ce qui ne l’empêche pas de revenir à la charge le weekend dernier. Samedi il s’introduit chez la jeune femme en pleine nuit, la poussant à « se réfugier derrière un buisson » en attendant qu’il parte. Deuxième tentative le lendemain, il se présente de nouveau à sa porte et, essuyant un refus, il décide de s’introduire une nouvelle fois dans l’habitation, par la fenêtre. Apeurée, « la jeune femme pas très grande de 45 kilos » tente de s’enfuir mais, rattrapée par son agresseur, elle est « trainée par le cou » jusque dans l’appartement. Il l’étrangle alors avec un paréo. Pour lui faire peur, assure-t-il aux juges : « je voulais lui expliquer comment je l’aurais tuée si je voulais le faire ». Ses blessures ? Elle se les est faites « en tombant », explique le bourreau, qui dit même s’être « calmé » après cette « chute » et avoir décidé de la masser pour la réconforter. Les marques viennent en fait de coups de poing, de face et dans le dos, avait expliqué la victime aux gendarmes.

Un an de prison ferme

Toute la nuit, l’agresseur garde la jeune femme enfermée dans son propre appartement, en profite pour se saisir de son téléphone pour le fouiller et pour casser l’écran de l’ordinateur qu’elle utilise pour travailler. C’est seulement le lendemain que la victime, prétextant le besoin de faire des courses, a pu prévenir les secours. La fin d’un weekend de calvaire qu’elle n’a pas souhaité revivre au procès.

Le parquet a requis une peine de 18 mois dont 6 mois de sursis à l’encontre de « cet homme impulsif ». L’avocate de la victime souligne le traumatisme important de sa cliente qui a été contrainte « d’accepter » cette situation de harcèlement pendant deux ans. Côté défense on met en avant un « problème de communication » : c’est la victime qui aurait « un problème pour exprimer ses sentiments et faire en sorte qu’ils soient respectés ». Le tribunal a tranché et a condamné le sans domicile fixe à deux ans de prison dont un avec sursis. Il a aussi prononcé son maintien en détention, l’interdiction de se rendre à Moorea et 250 000 francs de dommages et intérêts.