ACTUS LOCALESÉCONOMIEPOLITIQUE « Il y a encore des choses à faire, je ne le cache pas », dit Tematai Le Gayic sur le budget 2025 Caroline Perdrix 2024-12-02 02 Déc 2024 Caroline Perdrix Tematai Le Gayic, élu Tavini à l’assemblée, membre de la commission de l’économie, de finances et du budget, était l’Invité de la rédaction de Radio1 ce lundi. Il minimise les rumeurs de dissension entre la majorité et le gouvernement, mais explique que de nombreux élus sont déjà dans une « vision communale ». À entendre Tematai Le Gayic, et malgré les critiques plus ou moins feutrées de nombreux membres de la majorité à l’assemblée, le camp bleu ciel fait bloc derrière le gouvernement et son projet de budget 2025, balayant d’un revers de la main les rumeurs de motion de défiance, ou de création d’un groupe dissident par des élus du Tavini. Il y a eu de la « concertation en amont» entre les élus et le gouvernement, assure-t-il, et « on a réussi à faire bouger les curseurs ». Tout va bien, mais quand même : « la difficulté c’est qu’on a beaucoup d’élus qui se préparent pour les élections à venir et forcément lorsqu’on regarde le budget on le regarde dans une vision communale ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/TEMATAI-LE-GAYIC-01-VISION-COMMUNALE.wav Et sur la difficulté que le Pays semble avoir à mettre en œuvre les réformes promises, Tematai Le Gayic se retranche rapidement derrière l’héritage laissé par le Tapura : « aujourd’hui on nous demande de le faire dans un temps contraint, alors que pendant dix ans ça n’a pas été fait. » Un an et demi après l’arrivée du nouveau gouvernement aux affaires, Tematai évoque encore le nécessaire « temps d’adaptation » dont a besoin le Tavini qui, « qu’on le veuille ou non, n’est pas un parti de gouvernement. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/TEMATAI-LE-GAYIC-02.wav Tematai Le Gayic défend donc le budget présenté par le gouvernement : contrairement à la France dont les perspectives économiques sont « mauvaises », dit-il, « la Polynésie fait partie des pays les mieux notés, les plus responsables, avec un budget sincère, honnête, adapté aux réalités du terrain », oubliant un peu vite que c’est précisément la garantie de la France, le projet d’une « ambitieuse réforme des finances publiques », d’une « réforme de la sécurité sociale », et ses réserves de cash qui avaient valu au Pays la bonne note attribuée par Standard & Poor’s en juillet dernier. « Un budget sincère, honnête, adapté aux réalités du terrain » Pour ce qui est du cash, pas de problème, la Polynésie en a : 35 milliards seront reportés sur le budget primitif 2025 – l’opposition évoque même le chiffre de 51 milliards – illustrant une difficulté à mener à bien ses projets d’investissement. Tematai Le Gayic parle, lui, « d’entreprises en contentieux avec le Pays » et « des marchés publics qui n’ont pas été passés » pour expliquer les hésitations sur le chiffrage du report. Mais une fois ces crédits reportés, comment les consommer ? L’élu Tavini, plutôt que de s’avancer sur les grands projets structurants, vante « un budget sincère, honnête, adapté aux réalités du terrain », et cite en exemple des projets que certains pourraient effectivement qualifier de saupoudrage communal : débarcadère à Fakarava, lampadaires à Moorea, chemin cycliste et piéton à Papeete. Encore un peu de patience Un budget 2025 qui n’est ni « démagogique » ni «électoraliste », assure l’élu bleu ciel.« Il y a encore des choses à faire, je ne le cache pas », dit Tematai Le Gayic qui demande donc, en creux, encore un peu de patience aux Polynésiens, dont la préoccupation principale reste la cherté de la vie. Il liste les bienfaits que 2025 va déverser sur le pays : une taxe sur le patrimoine immobilier qui ne blesse pas trop la classe moyenne, la réduction de la fiscalité sur l’acquisition, le prêt à taux zéro, les logements intermédiaires de la nouvelle filiale de l’OPH, ou encore les accords de modération pour juguler la hausse des prix alimentaires, la réforme de la TDL et des PPN. Quant à la situation à l’Assemblée nationale, où une motion de censure du gouvernement Barnier a été déposée par LFI et sera examinée mercredi, Tematai Le Gayic l’approuve, malgré les conséquences qu’elle peut avoir : « Oui, je pense que j’aurais voté cette motion de censure. (…) Le budget qui avait été proposé par le Nouveau Front Populaire était un budget d’espérance puisque la majorité de ces 60 milliards (d’économies à trouver, ndr) c’était sur les plus fortunés des Français et donc c’était un budget de justice sociale. » La disruption budgétaire, c’est bien à Paris, mais à Papeete, c’est plus compliqué. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)