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Ils en ont plein les bottes !

©Wallis Gleize

« Élus, il est temps d’agir », « Pompiers en colère dévalorisés », « zéro reconnaissance », tels étaient les slogans que l’on pouvait lire ce mardi matin place Tarahoi à Papeete, lors de ce rassemblement organisé par les pompiers. Ils estiment que plusieurs de leurs revendications n’ont pas abouti. 

Ils étaient une centaine ce mardi matin devant l’Assemblée de Polynésie française. Une centaine de sapeurs-pompiers venus de tout le pays, Faa’a, Papeete, Paea… afin d’alerter le gouvernement et dire qu’ils n’ont pas l’intention d’en rester là.

« Nous voulons alerter les élus »

Pour Charles Vanaa, chef des pompiers de Faa’a et directeur de la sécurité civile et publique de la commune, « nous voulons alerter tous les élus, de l’État et des communes. Aujourd’hui, il y a un problème dans les textes qui régissent les sapeurs-pompiers », dénonce-t-ilUn cadre qui n’attire plus les jeunes car l’évolution de carrière est problématique.

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Charles Vanaa explique « qu’en Polynésie, on applique les textes de métropole, forcément ça coince », regrette-t-il. L’ensemble des pompiers rencontrés considère qu’il faudrait adapter de nombreux textes aux spécificités polynésiennes. « Prenez le cas de la catégorie D, en métropole cette catégorie n’existe plus alors qu’en Polynésie 70% des sapeurs-pompiers sont issus de la catégorie D, (…) la femme de ménage qui appartient à la catégorie D, si elle ne termine pas son ménage, elle ne se retrouve pas au tribunal ». Les pompiers réclament davantage de considération, matérialisée par une revalorisation salariale.

Les soldats du feu présents réclament également des possibilités de progression de carrière. « J’ai 20 ans d’ancienneté dans le métier mais j’ai intégré la fonction publique communale seulement l’année dernière donc je ne peux pas passer l’examen professionnel car je n’ai pas 4 ans d’ancienneté dans la fonction publique communale ». L’objectif pour Charles Vanna « n’est pas d’annuler quoique ce soit mais de gagner en considération ».

Un manque d’effectifs

Au-delà des revendications de la corporation des pompiers, Charles Vanaa élargit le problème et considère que la population est aussi indirectement victime de cette législation. « Les élus ont le devoir de protéger la population » affirme avec conviction le directeur de la sécurité civile et publique de Faa’a.

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Les pompiers demandent donc aujourd’hui un recrutement massif pour pouvoir assurer un service de qualité et sécurisé. « Si les pompiers manquent d’effectifs, alors la population est en vraiment danger, nous ne serons pas toujours là« , pouvait-on entendre ce mardi matin.

Pour l’heure, aucun nouvelle action est prévue.