Deux jeunes hommes ont été condamnés à des peines de prison ferme ce lundi, entre autres pour des violences envers des policiers municipaux survenues lors d’un contrôle à Mahina.
L’un a 25 ans, l’autre tout juste 22. Ils ont été interpellés le 11 février dernier. La police, prévenue par des riverains qu’un petit groupe s’enivrait sur un terrain privé, était partie à leur rencontre. Sur place, les deux jeunes gens, habitués des interpellations et des tribunaux, provoquent les muto’i, d’après le rapport d’intervention qu’aucun des prévenus ne conteste. La situation se tend rapidement, mais il faudra attendre qu’une bouteille soit confisquée puis renversée pour qu’un des prévenus ne se jette sur les policiers. « J’étais bourré, dit-il simplement à la barre, et ils avaient chaviré ma bouteille ». Il faut dire que le menu de la soirée se résumait à une bouteille de pastis chacun – bue sans eau.
Le bagarreur est rapidement rejoint par son camarade, lui aussi en état d’ébriété avancée, et qui saute au passage par-dessus une voiture, et en casse le pare-brise. Les coups fusent, les insultes et les menaces aussi. Du déjà vu pour le duo : le tribunal poursuivait dans le même temps les deux jeunes gens pour des outrages et actes de rébellion commis lors d’un autre contrôle de police à Mahina, en juin dernier. Au total, trois policiers sont déclarés victimes de menaces ou de coups – pour lesquels l’un d’entre eux, cousin d’un des prévenus, a reçu 4 jours d’ITT.
« Ils boivent pour oublier leur situation »
Pour le procureur, les prévenus « parasitent » de façon récurrente le travail de proximité des muto’i. Aucun doute, la sanction doit être exemplaire. L’avocat des prévenus, lui, insiste sur la situation des deux jeunes. L’un, plus d’une dizaine de condamnations au compteur pour des faits de vols ou de dégradations, a surtout été sans-abri quand il n’était pas en prison ces dernières années. Le plus jeune a un casier moins rempli et vit chez son père, qui ne lui parle plus depuis longtemps. « Ils boivent pour oublier leur situation » plaide l’avocat. Ne pouvant contester la gravité des faits, il demande surtout au juge des peines d’obligations de soin à leur sortie de prison.
Le plus âgé écopera finalement d’un an de prison dont 4 mois avec sursis, auxquels s’ajoute 8 mois de prison ferme d’un sursis précédent. Le second est condamné à 8 mois de prison dont 4 fermes. Des peines assorties d’un mandat de dépôt : les deux jeunes hommes dormiront en prison dès ce soir.