Une locataire d’un fare s’est vue mettre dehors par le fils du propriétaire des lieux accompagné de sa femme et de sa mère, sous prétexte qu’il en était le propriétaire. Une avance sur héritage qui leur a valu des amendes bien que la procureure ait requis des peines de prison avec sursis.
Alors que cela faisait environ quatre mois que Justine louait un fare qu’elle occupait avec sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle a un jour la surprise de voir débarquer trois personnes, dont le fils du propriétaire, prénommé Vaitu. Justine qui verse régulièrement le montant du loyer au propriétaire des lieux, le père de Vaitu, s’étonne de cette visite. Vaitu lui intime l’ordre de « dégagez de chez moi, c’est ma maison. » Justine ne se laisse pas démonter et lui rétorque « arrange-toi avec ton père, on veut bien partir mais on veut notre avance de loyer. » Les trois revendiquants quittent les lieux, mais pour mieux revenir avec du renfort, sa femme et sa mère. Et ils passent à l’acte : ils mettent dehors les affaires de Justine et de sa mère sans ménagement, occasionnant au passage quelques casses et une belle frayeur aux deux femmes jetées dehors.
Elle refuse de payer, estimant avoir évité que ses enfants soient spoliés de leur héritage
Justine va porter plainte et une composition pénale se met en place afin d’éviter que cette affaire se termine devant les tribunaux. Suite à la composition pénale, ils sont condamnés à 20 000 Fcfp d’amende chacun. Une amende que seule l’épouse de Vaitu a commencé à payer. Les deux autres visiblement s’en fichent royalement, la mère ira jusqu’à dire qu’elle refuse de payer, estimant avoir évité que ses enfants soient spoliés de leur héritage.
N’ayant pas réglé leur amende, leur procès s’est tenu ce jeudi en l’absence de Vaitu et de sa mère ; seule son épouse était présente et visiblement peu à l’aise. La procureure après avoir entendu les faits a regretté clairement que la composition pénale ait échoué. « D’une amende qu’ils avaient à payer, ils passent à de la prison avec sursis. Mais bon, les absents ont toujours tort. » De fait elle réclame à l’encontre de Vaitu une peine de 6 mois avec sursis, 4 mois pour sa mère et un TIG pour son épouse.
Après en avoir délibéré, la cour a condamné Vaitu à 48 000 Fcfp d’amende, 40 000 Fcfp pour sa mère et 40 000 Fcfp avec sursis pour son épouse qui ne verra pas sa condamnation inscrite à son casier, ce qu’elle craignait car elle doit passer le concours pour être surveillant pénitentiaire. Ils devront s’acquitter d’une amende de 50 000 Fcp au titre du préjudice moral.