La famille Siu était réunie au port de pêche pour inaugurer son dernier thonier en date, le Rava’ai Nui VIII de Tahiti Nui Pêche. Une activité pratiquée de longue date par le groupe, qui s’inquiète des conditions réglementaires qui pourraient devenir moins propices, alors que le Pays affiche toujours l’ambition de tripler les prises.
Un huitième thonier s’apprête à prendre la mer pour le compte de Tahiti Nui Pêche, qui avait déjà inauguré le Rava’ai Nui VII, identique, en début d’année. Construit par Nautisports Industries et équipé en grande partie par le groupe Sin Tung Hin, il fait 19,50 mètres, et possède un moteur de 875 Ch qui lui permet une vitesse de croisière de 9 nœuds, deux groupes électrogènes, des cales qui peuvent contenir de 11 à 12 tonnes de poisson frais, et nécessite un équipage de cinq personnes. Avec de telles spécifications, la durée d’une campagne de pêche autrefois longue de trois semaines tombe à deux semaines seulement. Il a bénéficié de la défiscalisation locale et nationale.
Dans son discours devant le haut-commissaire Éric Spitz et le président du Pays Moetai Brotherson – le navire il a toutefois exprimé les réserves qu’il partage d’ailleurs avec d’autres armateurs : le prix du thon blanc qui baisse, « en attendant que les mareyeurs le valorisent mieux », pousse les sociétés de pêche à se concentrer sur le thon rouge. Mais comment tendre vers l’objectif du gouvernement de tripler les prises alors que les maires des Marquises, eux, veulent maintenir à 30 milles nautiques de leurs côtes la zone de protection de la pêche artisanale ?
Daniel Siu a également évoqué la question du statut spécifique des marins-pêcheurs, que le gouvernement veut ramener vers le droit commun. Pourquoi pas, dit le patron, « mais il faut revoir le système de rémunération à la part ».
Il a également évoqué la question des déchets de poisson, « rejetés à la mer, mais ce n’est pas une solution durable ». Il cherche, avec son fils étudiant au Japon, des pistes du côté des pêcheurs japonais, qui « font ça très bien ».