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Incendies, blocages, pillages… Nuit de violences en Nouvelle-Calédonie

Alors que l’Assemblée nationale étudiait cette nuit le projet de loi constitutionnelle sur l’élargissement du corps électoral provincial, l’agglomération de Nouméa a connu une nuit mouvementée. Incendies volontaires d’entrepôts, de magasins et même d’un site industriel, blocages de rues ou de quartiers, affrontements avec les forces de l’ordre et cambriolages… À Paris comme sur le Caillou, les autorités appellent au calme, mais la CCAT, collectif indépendantiste à l’origine de ces actions ne semble pas vouloir relâcher la pression.

MàJ :

  • Comme le rapportent Les Nouvelles calédoniennes, la compagnie Aircalin a décidé de clouer ses avions aux sols ce mardi 14 mai. Les vols annulés devraient toutefois être reprogrammés
  • Un couvre-feu a été déclaré pour le mardi 14 mai par le Haut-commissariat, accompagné de mesures d’interdiction de rassemblement dans le Grand Nouméa et d’interdiction de vente d’alcool sur tout le territoire
  • Le gouvernement a demandé à l’ensemble de ses fonctionnaires de rester chez eux ce mardi comme d’ailleurs de nombreuses entreprises du Grand Nouméa et plusieurs établissements scolaires
  • Plusieurs axes de circulation sont toujours bloqués, rendant l’entrée et la sortie dans Nouméa difficiles
  • Aucune victime civile n’est à signaler. Une trentaine de gendarmes auraient été blessés. 36 émeutiers ont été interpellés

Les tensions montaient depuis plusieurs jours à Nouméa, elles ont atteint un pic d’intensité, cette nuit dans l’agglomération calédonienne. Pas de hasard dans le calendrier : l’Assemblée nationale étudiait, lundi, à Paris, le projet de loi constitutionnelle sur l’élargissement du corps électoral provincial. Un texte qui prévoit que tous les résidents de plus de 10 ans pourront voter aux prochaines élections des représentants d’assemblées de province et du Congrès, en décembre, ajoutant à ce corps électoral, « gelé » depuis près de 20 ans, plus de 25 000 natifs et non-natifs. Les loyalistes, qui avaient demandé une intégration sur la liste au bout de trois ans, sont favorables au texte, les indépendantistes s’y opposent fermement, comme l’a rappelé le Congrès calédonien, par une faible majorité, lors d’un vote ce weekend demandant le retrait du projet.

Mais la pression, plus que des élus, vient de la rue, et du CCAT, « Cellule de coordination des actions de terrain », qui, si elle n’est pas formellement sous les ordres des partis indépendantistes, est présentée par les loyalistes comme le « bras armé du FLNKS ». La CCAT avait appelé à faire monter la pression, ces derniers jours, elle a explosé cette nuit.

 

 

Comme le constatent les médias locaux, et notamment notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes, les pompiers ont été débordés, dès le début de soirée par des incendies volontaires allumés tout autour de Nouméa, notamment aux abords des quartiers populaires. Le site principal de la société Le Froid, important industriel calédonien basé dans le quartier ouvrier de Montravel, a été en grande partie détruit, le feu provoquant une explosion au cœur même de l’usine. De nombreux véhicules exposés ou stockés en extérieur par des concessions automobiles ou des importateurs ont été, eux aussi incendiés, comme le rapport NC la 1ere. La chaîne rapporte qu’une mutinerie avait eu lieu plus tôt dans la journée au Camp-est, principale prison calédonienne, où trois surveillants pris en otage par des détenus ont dû être libérés par le Raid.

Des bureaux de postes et des magasins de toutes tailles ont aussi été pris pour cible, pillés ou pour certains simplement endommagés à l’occasion d’affrontements entre des manifestants pro-Kanaky, souvent visage masqués, et forces de l’ordre. Le Haut-commissaire avait annoncé une mobilisation générale des gendarmes, dont 35 ont été blessés pendant la nuit d’après le député loyaliste Nicolas Metzdorf. Alors que Nouméa se réveille, plusieurs axes de circulation sont toujours coupés ou incertains. La voie express qui traverse l’agglomération de Nouméa a été elle-même impraticable une bonne partie de la nuit.


Des violences qui ont été condamnés de toutes parts à l’Assemblée nationale, où Gérald Darmanin a accusé une partie de la gauche,  de ne pas soutenir les forces de l’ordre. Tandis que les élus PS échouaient à faire voter une motion de rejet du texte, des députés LFI pointaient du doigt le gouvernement, et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer en particulier pour mettre en danger par ses « passages en force » la paix fragile entretenue par les accords depuis les années 80 en Calédonie. En Calédonie, la présidente de la Province Sud Sonia Backès, a accusé « une partie des indépendantiste » de « transformer leur combat politique en guerilla urbaine », demandant aux Calédoniens de « rester chez eux » et « de ne pas se faire justice eux-mêmes ».

 

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