Inquiétude sur les hausses de prix mais satisfaction sur les recettes fiscales qui en résultent… Dans un communiqué, Tony Géros juge incohérent le discours du président Fritch lors de l’ouverture de la session budgétaire de l’assemblée. Pour le président du groupe bleu ciel, les nouvelles mesures annoncées par le Pays n’y changeront rien. En matière de pouvoir d’achat et de fracture sociale, le mal est fait.
Le discours d’Édouard Fritch, en ouverture de la dernière session budgétaire de la mandature de l’assemblée, avait déjà motivé quelques réactions dans les couloirs de Tarahoi. Tony Géros, comme d’ailleurs, des représentants de A Here ia Porinetia, avaient ironisé sur le « déni » du président qui n’a pas adressé les démissions du camp Tapura. Ou sur la longue liste d’annonces économiques et sociales, « Noël avant l’heure » et avant les territoriales. Mais le président du groupe Tavini a tenu a préciser ses critiques, par communiqué, ce vendredi. Et il les axe cette fois sur le « double jeu malsain » qu’il voit dans le discours du président.
D’abord parce que les mesures annoncées – panier bloqué, chèque énergie, hausse des allocations ou du minimum retraite, défiscalisation de primes… – ne « correspondent pas », d’après lui, à la politique menée ces 6 derniers mois face aux bonds de l’inflation. Mise en place de la contribution pour la solidarité (ex-TVA sociale), minima sociaux qui n’ont pas (encore) augmenté, hausse du Smig qui ne comble pas celle des prix, politique « timide » sur le contrôle des prix dans les supermarchés… L’élu indépendantiste cite le prix du Chesdale qui aurait augmenté de 30% et celui du litre d’huile de plus de 140% (là où l’ISPF calcule une hausse générale de 22% sur les huiles et graisses en un an et de 13% sur les fromages, oeufs et lait) et estime que « la lutte du Gouvernement contre la hausse des prix est au mieux ambiguë, au pire inefficace ».
Ensuite parce qu’Édouard Fritch s’est félicité, dans son discours, des recettes fiscales en hausse. +2,4 milliards de francs de TVA, +1,3 milliards de francs de droits d’importation… Des chiffres qui pour le président traduiraient « de facto une activité économique qui se porte bien ». Pour Tony Géros, au contraire, ces recettes ne sont que les répercussions de l’inflation. Bref, « d’un côté il s’inquiète de la hausse des prix mais ne les arrête pas et d’un autre il se félicite de la hausse des taxes liée à la hausse des prix », résume-t-il.
« Alors que cette fracture sociale se creuse, on ne comprend plus ce qu’il veut dire et où il veut aller, attaque l’ancien président de l’assemblée. Il est le peperu d’un va’a qui zigzague et on ne s’étonne même plus des équipiers qui sautent ».