ACTUS LOCALESSANTÉ Attendu en Polynésie, le vaccin Johnson & Johnson dans la tourmente Charlie Réné 2021-04-13 13 Avr 2021 Charlie Réné Les autorités sanitaires américaines ont recommandé une « pause » dans l’utilisation du vaccin Johnson & Johnson / Janssen. Elles enquêtent sur six cas graves, dont un mortel, de caillots sanguins développés parmi les plus de 6 millions de bénéficiaires du vaccin dans le pays. Le laboratoire américain a immédiatement décidé de retarder le déploiement de son vaccin en Europe, où une autre enquête est en cours. Il était attendu au fenua pour la fin de semaine. Après AstraZeneca, c’est au tour du vaccin développé par les laboratoires Johnson & Johnson (qui doit être commercialisé en Europe par sa filiale Janssen) de soulever des interrogations. Comme le rapporte l’AFP, les autorités américaines ont recommandé ce mardi « une pause » dans l’utilisation de ce vaccin, le temps d’enquêter sur « six cas rapportés de personnes ayant développé des cas sévères de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin ». Au vu des 6,8 millions de doses administrées aux États-Unis, « ces effets indésirables semblent extrêmement rares », précise la Food and Drug Administration (FDA), qui veut lever tout doute sur l’innocuité du vaccin. Parmi les six victimes de ces caillots sanguins atypique (en fait des thromboses des sinus veineux cérébraux) une personne est décédée et une autre se trouve dans un état critique. En Europe, où le vaccin de Johnson & Johnson devait commencer à être distribué en fin de semaine, l’Agence européenne des médicaments avait déjà annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces mêmes cas américains. Le laboratoire a de son côté assuré « travailler en en étroite collaboration avec les experts médicaux et les autorités sanitaires » et a décidé de « retarder le déploiement » de son vaccin sur le Vieux continuent. 5 000 doses attendues au fenua Le vaccin Janssen/Johnson & Johnson ne nécessitant qu’une dose unique et étant soumis à des contraintes de conservation beaucoup moins stricte que ceux de Pfizer ou Moderna, la France prévoyait d’orienter une partie de ses premières livraisons vers l’Outre-mer. Et notamment la Polynésie. Au retour de sa visite parisienne Édouard Fritch avait ainsi annoncé que 5 000 doses de ce vaccin seraient livrées au fenua le 17 avril – soit avant la date officielle de lancement en Europe, le 19 -, pour une utilisation probable dans les tournées vaccinales dans les îles éloignées. Un calendrier qui restait d’actualité jusqu’à hier. Pas « d’ARn messager » Le vaccin Johnson & Johnson a reçu une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis dès la fin février, puis en Europe courant mars. Contrairement aux vaccins Pfizer et Moderna, il n’utilise pas la nouvelle technique de « l’ARn messager », mais utilise, comme certains vaccins classiques, un « vecteur viral ». En l’occurrence, un adénovirus, famille de virus étudiée depuis longtemps, rendu inoffensif et transformé pour produire les protéines spécifiques du virus du Covid, et donc déclencher une réaction immunitaire. C’est la même technique utilisée par le vaccin britannique AstraZeneca, lui aussi au centre d’une polémique pour des cas rares (222 cas sur 34 millions d’injections) mais parfois graves (18 décès) de caillots sanguins, ou thrombose, qui pourraient être liés à son injection. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)