Avec 5 millions de km2 d’océan, pourquoi avons-nous des usines de punu pua’atoro mais pas de conserverie de poisson ? Pourquoi pas d’Université de la Mer ? Pourquoi les technologies aquacoles inventées chez nous sont utilisées ailleurs ?
Avant le Taui avec l’argent facile des années CEP, les dirigeants n’ont jamais vraiment développé nos ressources marines. Ils ont confondu « spéculation à la défisc » et développement, endogène, s’inscrivant dans notre région, le GRAND PACIFIQUE !
Le Ma’ohi doit renouer avec son Océan, celui de ses ancêtres, celui de ses enfants.
En 2012 notre Pêche hauturière a été de 5500 tonnes, pour 63 thoniers actifs. Notre potentiel durable est estimé à 10 000 tonnes. C’est notre objectif à l’horizon 2018 !
Notre Pêche côtière n’a pas été oubliée. 46 DCP installés dans les archipels éloignés, 6 nouvelles machines à glace en 2011 et 2012 complètant un parc de 25 machines dans les coopératives de pêche des 5 archipels. 4 formations CACEP avec 86% de réussite en 2012.
La Pêche lagonaire est une réalité. Un centre de mareyage est en construction à Hao; il génèrera une activité de transformation de plus de 70 tonnes de poisson par an, dont 25 tonnes de filets de perroquets destinés au marché de Tahiti.
Notre perliculture est en crise depuis 10 ans, avec un effondrement des cours. Pour inverser la tendance, il faut rééquilibrer le rapport de force entre acheteur et vendeur, à l’avantage de nos producteurs, améliorer la rentabilité des fermes perlières en préservant la ressource en assurant la vulgarisation scientifique et l’assistance technique auprès des perliculteurs.
Mais le catalyseur du renouveau, c’est le Tahiti Pearl Consortium. L’objectif c’est :
- une stratégie marketing offensive sur la scène internationale ;
- une réorganisation du processus de production et de commercialisation des perles: « Mieux produire pour une plus forte valeur ajoutée pour un retour plus juste vers les producteurs » ;
- Développer les outils adéquats de commercialisation de portée internationale
En Aquaculture, l’écloserie du Pays a augmenté de 80% la production en crevettes entre 2011 et 2012 ; et 10 tonnes de paraha pe’ue ont été produites en 2012. L’aide aux aquaculteurs, les accompagne des études d’installation, à l’équipement, et l’investissement initial ou les rénovations nécessaires à leur élevage. Un terrain a été mis à disposition à Faratea pour les porteurs de projet en crevetticulture. La faisabilité d’un élevage de crevette de 12 ha a été établie pour une production de 50 à 60 tonnes par an qui doublera la production actuelle.
En 2018 nos objectifs sont 150 tonnes de paraha peue et 250 tonnes de crevettes. Couvrant enfin le marché local.
Pahua, Burgaux, trocas, poissons d’aquariophilie … les potentiels sont là.
En 2018 nous visons 50% du marché mondial des « giant clams », estimé à 200.000 bénitiers. Nos populations des îles doivent être impliquées. Il faut des plans de gestion dans les îles (avec des comités de gestion locaux), sur toutes ces ressources, de manière à préserver notre patrimoine et garantir un développement durable.
L’aquaponie offre aux pêcheurs des îles une activité complémentaire qui garantira en outre un apport en légumes. Elle peut être développée aux raromata’i et dans les Tuamotu, en couplage avec l’élevage du Chanos-chanos dans les atolls disposants de lagunes.
A une plus grande échelle, cessons d’avoir peur de coopérer avec le plus grand acteur aquacole au monde : la Chine. Le « projet Jingmin » ne concerne pas la pêche. C’est d’aquaculture de rori et hapuu qu’il s’agira pour commencer. Outre leur savoir-faire technique ils apportent une capacité d’investissement, le marché le plus important au monde, et une distribution maîtrisée. A terme ce seront des milliers d’emplois, notamment dans nos archipels éloignés qui seront créés.
C’est aussi au fond de notre Océan que notre avenir se joue. Les réserves en terres rares sont là, immenses. Si ces ressources doivent un jour être exploitées, elles doivent l’être au bénéfice de nos enfants, pas à leur détriment. Ce choix nous appartient. Paris ne doit plus nous imposer sa vision, comme on nous a imposé Makatea ou le CEP.
A nos enfants, à nos jeunes je veux dire que notre Océan, j’y crois !