Rome (AFP) – Aucun signe de vie n’émanait jeudi des décombres d’un hôtel où se trouvaient une trentaine de personnes, dont des enfants, après l’avalanche qui l’a enseveli mercredi, non loin de la zone frappée par plusieurs séismes dans le centre de l’Italie.
L’alerte avait été donnée en fin d’après-midi mais les secouristes ne sont arrivés que dans la nuit, après des heures d’efforts à ski sous les bourrasques de neige.
« La situation est dramatique. Aucun signe de vie », a déclaré à l’AFP le porte-parole des pompiers italiens, Luca Cari. « La structure a été frappée de plein fouet par l’avalanche », qui a emporté des matelas sur des centaines de mètres.
« Maintenant, nous cherchons à récupérer les corps », a-t-il indiqué, tout en assurant que les secouristes ne perdaient jamais espoir de retrouver des survivants.
Deux personnes en hypothermie ont été secourues à l’extérieur et deux victimes ont été extraites des décombres.
L’un des survivants, Giampiero Parate, 38 ans, hospitalisé à Pescara, sur la côte, était sorti chercher des médicaments pour sa femme dans sa voiture quand l’avalanche a frappé. Il a réussi à s’extraire mais n’a pas pu retourner dans l’hôtel et s’est réfugié dans sa voiture.
L’un de ses amis, Quintino Marcella, a raconté à l’agence AGI qu’il l’avait appelé à l’aide mercredi vers 17H40 (16H40 GMT) et lui avoir encore parlé jeudi matin: « Il était un peu confus mais il pleurait, désespéré, parce qu’il s’inquiétait pour ses enfants de 6 et 8 ans et pour sa femme ».
– Amas de neige et de débris –
Selon la Protection civile, citée par la presse, il y avait mercredi 22 clients et 7 membres du personnel à l’hôtel Rigopiano, une élégante structure de trois étages avec piscine chauffée et sauna située près de Farindola, dans les Abruzzes.
L’hôtel est désormais presque entièrement enseveli, selon des images aériennes fournies par les pompiers, qui montrent aussi des voitures retournées, à moitié ensevelies sous la neige. Des images de l’intérieur filmées par la police montrent un hall et des couloirs vides, et apparemment intacts, mais aussi d’autres endroits emplis d’amas de neige, de roches et de débris.
Les premiers secouristes arrivés à ski dans la nuit ou en hélicoptère le matin ont commencé à déblayer à la pelle, tandis que la colonne mobile des secours, se frayant lentement un chemin dans la montagne, est arrivée en fin de matinée, avec du matériel pour déblayer et des équipes cynophiles.
Farindola se trouve à une cinquantaine de kilomètres à vol d’oiseau de la région d’Amatrice, touchée mercredi par une série de fortes secousses sismiques, mais il était encore impossible de savoir si l’avalanche avait été directement déclenchée par une secousse.
Mercredi, quatre secousses d’une magnitude allant de 5,2 à 5,7, fortement ressenties dans tout le centre de la péninsule, ainsi que des centaines de répliques, ont frappé la région d’Amatrice.
Cette nouvelle série a réveillé le traumatisme des séismes plus puissants d’août et d’octobre, au moment même où la zone est touchée par des chutes de neige historiques
– ‘Tenaille sans précédent’ –
« Nous sommes pris dans une sorte de tenaille sans précédent avec des chutes de neige comme on n’en avait plus vu depuis des décennies et avec les secousses sismiques d’hier » (mercredi), a déclaré le chef du gouvernement, Paolo Gentiloni.
Une personne a été retrouvée morte sous les décombres d’un bâtiment à Castel Castagna, mais aucune autre victime n’a été signalée.
Des centaines de personnes dans des hameaux isolés restaient cependant coupées du monde et des dizaines de milliers de foyers privés d’électricité.
Les deux urgences de front compliquent beaucoup les secours: « En raison de la météo, on demande aux habitants de rester chez eux, mais à cause du séisme, ils devraient quitter leur logement », a expliqué Fabrizio Curcio, le chef de la Protection civile.
A Montereale, près d’Amatrice, de nombreux habitants ont passé une nuit agitée sous une grande tente et alternaient entre fatalisme et désespoir.
Depuis le séisme de magnitude 6.0 qui a fait près de 300 morts le 24 août dans la région d’Amatrice, la zone a enregistré plus de 47.000 secousses, dont neuf d’une magnitude supérieure à 5, selon l’institut italien de géophysique (INGV).
« Je ne sais pas ce qu’on va faire, c’est peut-être le moment de partir. Tous ce que nous avons est ici, mais nous ne supporterons pas de nouveaux séismes », a témoigné Tamara Ottaviani, une mère de famille de 41 ans.
© Guardia di Finanza press office/AFP Handout
Capture d’une video fournie par Guardia di Finanza de l’hôtel dévasté par une avalanche le 19 janvier 2017 à Farindola en Italie