Jack Johnson a fait salle comble vendredi soir à To’ata, et les 5 000 spectateurs n’ont pas été déçus par ce premier concert au fenua. Ils ont pu se rendre compte que la réputation du chanteur hawaiien, pour ses talents de compositeur et d’interprète, son charme, son envie de partager avec le public et son engagement pour l’environnement, ne sont pas des artifices marketing mais bien le reflet de sa personnalité.
Paula Fuga, que les amateurs de musiques du Pacifique connaissent bien, a ouvert la soirée, reprenant quelques uns de ses succès comme Hokulea et Too Hot Mama. Puis Jack Johnson et ses musiciens sont entrés en scène, s’interrompant après deux chansons pour plaisanter : « Bon, c’est tout ce qu’on connaît, vous avez des requests ? » Le public crie des titres de chansons les plus connues, et Jack Johnson répond « Non, on va faire celles-là plus tard, sinon vous allez tous partir et on va rester là tout seuls ! » La set list a couvert toute sa carrière, débutée en 2001, mais Jack Johnson ne rechigne pas à rendre hommage à d’autres artistes, avec notamment une version magistrale de The Joker du Steve Miller Band. Ni à mettre en valeur ses musiciens : mention spéciale à son ami de fac Zach Gill, aux claviers, mélodica et accordéon, qui s’est transformé en bête de scène et a soulevé le public de To’ata.
Un invité local très remarqué
Jack Johnson a ensuite invité Paula Fuga à le rejoindre pour Country Road, une chanson composée après la mort de son père Jeff Johnson, qui fut une des légendes du surf de la North Shore de Oahu. Jack a expliqué au public que Paula était la chanteuse préférée de son père : « il trouvait ça tellement cool que j’aie la chance de chanter avec elle. » Paula Fuga, qui connaît bien Tahiti, avait invité deux amis musiciens locaux. Et c’est Fabrice Hapipi qui s’est lancé, face à Jack Johnson, dans un magistral solo de ‘ukulele. « Fabrice est incroyable ! racontait Jack Johnson à l’issue du concert. On a joué peut-être deux minutes ensemble avant de monter sur scène. On lui a juste montré la chanson à toute vitesse, et quand on a senti son énergie, on lui a dit OK, il faut que tu joues sur cette chanson, et puis celle-ci, et puis celle-là, on lui a montré quatre chansons et voilà ! » Une autre séquence avec Jack Johnson seul en scène, puis des rappels qui se sont terminés, avec tous les musiciens de la soirée, par son tube de 2005 Better Together.
Jack Johnson a exprimé son plaisir d’avoir pu passer quelques jours à Tahiti avant le concert : « Quand on visite un endroit et qu’on rencontre les gens, c’est d’autant plus spécial pour les musiciens et moi de jouer sur scène. » Avant de repartir chez lui, Jack Johnson a l’intention de faire de la plongée et du surf. Sur quels spots? « Je ne sais pas encore… Je ne peux pas répondre, sinon les locaux vont être en colère après moi, » lance-t-il en riant. C’est très certainement faux, car le talent et la bienveillance de Jack Johnson ont séduit un large public vendredi soir.