AFPFAITS DIVERSINTERNATIONAL Japon: nuit d’angoisse dans le sud-ouest secoué par de nombreux séismes AFP 2016-04-15 15 Avr 2016 AFP Kumamoto (Japon) (AFP) – Un violent séisme a une nouvelle fois frappé le sud-ouest du Japon dans la nuit de vendredi à samedi, semant la panique chez des habitants déjà éprouvés depuis plus de 24 heures par une série meurtrière de secousses sur l’île de Kyushu. Un tremblement de terre de magnitude 7,0 d’après l’Institut de géophysique américain (USGS) s’est produit samedi à 01H25 locales (16H25 GMT vendredi) à une profondeur de 10 km seulement. L’agence de météorologie japonaise a révisé sa mesure à 7,3 après 7,1. Les médias japonais faisaient état de nombreux nouveaux blessés, de personnes bloquées dans des décombres et de la destruction d’un pont dans la ville de Kumamoto. La chaîne NHK montrait des sauveteurs évacuant une personne d’une maison effondrée en lui faisant un massage cardiaque. La chaîne publique rapportait aussi que les autorités envisageaient d’évacuer un hôpital de la ville de Kumamoto qui penchait dangereusement. Des soldats y ont été envoyés pour évaluer la situation, selon les médias. Un important incendie a éclaté dans un immeuble d’habitation de Yatsushiro, au sud de Kumamoto, a indiqué un responsable de la ville Kiichiro Terada. « Nous sommes sorties de la maison à cause des secousses qui n’en finissaient pas », a raconté à l’AFP Hisako Ogata, 61 ans, évacuée avec sa fille dans un parc de Kumamoto où une cinquantaine de personnes étaient assises sur des bâches de plastique bleu. « On a eu tellement peur mais heureusement nous sommes vivantes ! ». Un premier séisme enregistré jeudi, d’une magnitude de 6,5 et suivi d’un grand nombre de répliques, avait détruit des maisons dans la petite ville de Mashiki de la préfecture de Kumamoto, à quelque 900 km de Tokyo. Neuf morts et près de 900 blessés, dont une cinquantaine grièvement, ont été déplorés. « Nous avons reçu des informations non confirmées selon lesquelles une personne serait décédée dans l’effondrement d’une maison et qu’un pont serait tombé. La situation est tendue car des répliques ne cessent de nous secouer », a déclaré à l’AFP au premières heures de samedi, après la seconde série de secousses, une responsable du bureau local de gestion des catastrophes, Riho Tajima. « Ce dernier tremblement de terre a semblé aussi fort si ce n’est plus que le premier. C’était vraiment très fort. Un grand nombre de gens dans la rue étaient paniqués », a déclaré à l’AFP Shotaro Sakamoto, un responsable de la préfecture de Kumamoto. – « Mon corps rebondissait » – « J’ai été réveillé par le séisme. Mon corps rebondissait sur le lit. Le téléviseur est tombé. On a guidé tous les clients de l’hôtel vers la sortie pour être évacués », a témoigné un photographe de l’AFP. Vendredi soir avant le nouveau tremblement, les secours recherchaient encore des survivants dans les décombres des habitations détruites tandis que des habitants de Mashiki chassés de leurs maisons détruites faisaient la queue pour obtenir de l’eau potable. La première secousse, d’une violence inédite pour bien des riverains, avait endommagé leur château vieux de 400 ans. « La maison a été secouée de haut en bas », avait raconté vendredi Nobuyuki Morita, un habitant de Mashiki âgé de 67 ans. « J’étais très surpris. Je n’ai jamais connu un tel tremblement de terre de ma vie ». Les sauveteurs avaient sorti saine et sauve des décombres une fillette d’à peine huit mois, plus de six heures après le tremblement de terre. Sa mère, son grand-père, sa grand-mère et son frère aîné, qui ont tous survécu, se trouvaient dans la salle de séjour et la cuisine pendant qu’elle dormait à l’étage, lorsque la première secousse est survenue à 21H26 (12H26 GMT), a rapporté le quotidien Mainichi Shimbun. Ils ont tenté de monter pour sauver l’enfant mais la maison s’est écroulée. Des dizaines de maisons, pour la plupart vétustes et en bois, ont été totalement ou en partie détruites par les premières secousses, poussant des milliers d’habitants à trouver refuge dans des centres d’accueil où ils ont reçu du riz et de l’eau potable. Près de 6.500 hommes – pompiers, policiers, soldats des forces d’autodéfense – avaient été dépêchés sur place. Aucune anomalie n’a été relevée dans la centrale nucléaire de Sendai, a annoncé la compagnie Kyushu Electric Power. Les autres installations nucléaires situées dans la région secouée, à savoir celles d’Ehime et Genkai, n’ont pas été affectées, a rapporté la télévision publique NHK. Le Premier ministre Shinzo Abe était attendu dans la journée de samedi dans la région mais l’agence de presse Jiji a indiqué que sa visite était annulée. Situé à la jonction de quatre plaques tectoniques, le Japon subit chaque année plus de 20% des séismes les plus forts recensés sur Terre. Les Japonais sont encore plus sensibles aux risques depuis le tsunami de mars 2011 qui a tué quelque 18.500 personnes et entraîné l’accident nucléaire de Fukushima. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)