Quatre mois de prison avec sursis, inscription au fichier des délinquant sexuels et 200 000 Fcfp au titre du préjudice pour une agression sexuelle. C’est le prix à payer pour l’accusé, absent à l’audience et à la défense surprenante.
L’affaire est simple et bien loin des agressions sexuelles sordides que le tribunal a l’habitude de traiter. Elle a toutefois le mérite de montrer que le combat envers les discriminations et les idées préconçues qu’ont certaines personnes envers la communauté LGBTQ+ n’est pas gagné. L’homme a 71 ans et alors qu’il est dans un magasin de prêt-à-porter, il met une main aux fesses de la vendeuse, un raerae. Puis il s’en va tranquillement. La patronne mise au courant de l’incident visionne les caméras de surveillance et diffuse la photo du malotru sur les réseaux sociaux.
La fille de l’indélicat reconnaît alors son père et appelle la gérante. L’homme se présente au magasin pour s’excuser. Des excuses jugées insuffisantes car la victime porte plainte. Entendu par la gendarmerie il s’explique : « C’est la première fois que cela m’arrive et je ne pensais pas que les agressions sexuelles sur les transgenres étaient retenues, pour les femmes je le savais. » Il s’enfonce : « les raerae sont connus pour aimer les hommes. » Apparemment le concept de consentement est un peu compliqué pour ce monsieur.
Des explications qui ont été jugées inquiétantes par la partie civile. « À lire sa déposition, les transgenres sont des sujets dont on pourrait s’approprier le corps. » Un argument repris par la procureure, « Il n’a pas l’impression d’avoir commis une infraction car la victime n’est pas une femme, mais peu importe le sexe, c’est une agression sexuelle. » Il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, assorti d’une inscription au fichier des délinquants sexuels et 200 000 Fcfp au titre de préjudice pour la victime.