Réagissant à la suggestion de Moetai Brotherson qu’il serait préférable qu’elle démissionne du groupe Tavini à l’assemblée, Hinamoeura Morgant-Cross refuse et laisse à son parti la responsabilité de l’exclure ou non.
« C’est sereine, la tête haute, parce que je n’ai rien à me reprocher, que je vais à l’assemblée, que ça plaise ou que ça ne plaise pas. Je ne compte pas démissionner », disait mardi matin, avant la séance plénière, la représentante Tavini qui fait état depuis plusieurs mois des difficultés qu’elle rencontre au sein de son groupe.
Elle siégeait donc à cette dernière séance plénière de la session administrative, soutenue par sa mère, sa grand-mère Ebb et son mari, assis sur les bancs du public.
Accusée à plusieurs reprises par son groupe, et à présent par Moetai Brotherson de n’avoir pas « respecté les formes » en vigueur au sein du groupe Tavini pour faire des propositions de résolution, elle se dit « totalement prête à passer en conseil de discipline et à me défendre. Par contre, si je suis sur le bûcher, il y a des gens aussi qui doivent venir avec moi, clairement, et qui, je pense, devraient plus brûler que je ne brûle aujourd’hui. »
Elle laisse donc à son parti la responsabilité de l’exclure ou non. « J’accepterai la décision qui sera prise. J’ai une collègue qui a dit à la télévision ‘ma priorité c’est le parti.’ Alors, moi, ma priorité ce n’est pas le parti, ma priorité c’est de travailler à ce pour quoi on a été élus. Je reste là où je suis pour travailler. »
« Je me voyais totalement défendre mon pays à l’Assemblée nationale »
Hinamoeura Morgant-Cross confirme les dires du président du Pays : elle avait bien envisagé de se présenter aux élections législatives sur le 3e circonscription, et en avait informé le président du Pays et le président du Tavini. Oscar Temaru lui a ensuite proposé de se lancer sur la 2e circonscription, à condition qu’elle présente ses excuses à ses collègues, « ce que j’étais prête à faire. Après, je ne sais pas, je ne suis pas dans les tractations, mais trois jours après il informe mon père qu’il y avait une vague d’opposition à ma candidature. »
Hinamoeura dit aussi qu’elle a un moment envisagé « d’y aller seule », encouragée par « ma communauté qui me suit énormément ». « J’ai vu qu’à Oslo, Genève, New York, mon message passe, je me fais entendre. Donc je me voyais totalement défendre mon pays à l’Assemblée nationale. Mais beaucoup d’autres au Tavini m’ont dit ‘tu vas te faire broyer’. Finalement je n’ai pas de regrets, vraiment. »