L’ancien vice-président du Pays est convoqué le 14 novembre devant le tribunal, où il est convoqué pour prise illégale d’intérêt. Il comparaitra aux côtés de l’homme d’affaires Dominique Auroy dans le cadre de la promotion du projet touristique Ecoparc.

Un ancien vice-président et un businessman sur les bancs du tribunal. D’après les informations de Tahiti Infos, le parquet a décidé de renvoyer Jean-Christophe Bouissou et Dominique Auroy en correctionnel. Les deux hommes faisaient jusque là l’objet d’une enquête préliminaire au sujet du projet Ecoparc. Les gendarmes les avaient auditionnés en 2020, soupçonnant une prise illégale d’intérêt. Les faits, eux, datent de 2014, lorsque Dominique Auroy avait initié ce projet de complexe luxueux à Papenoo. Chiffré à 14 milliards de francs, il prévoyait, entre autres, l’implantation de deux hôtels, d’un golf ou d’une télécabine dans la plus grande vallée de Tahiti, mais il s’était heurté à l’opposition d’un collectif de riverains. Il n’avait finalement jamais vu le jour.

Trois millions par mois

Jean-Christophe Bouissou, qui était alors ministre du tourisme, est accusé d’avoir promu ce projet en contrepartie du versement de fortes sommes d’argent à l’association Radio Taui FM, dont il était le président. Trois millions par mois, selon le quotidien, via une convention avec la Régie polynésienne de presse, appartenant à Dominique Auroy. Ce qui avait permis à la radio d’empocher plusieurs dizaines de millions de francs pendant plus de deux ans. Cette convention a particulièrement intéressé les enquêteurs, notamment de par son calendrier. Il coïncide entre la nomination du ministre – en septembre 2014, deux semaines après la signature de ladite convention – et la présentation du projet au gouvernement. C’était en août 2015, moins de trois mois avant que Dominique Auroy ne demande de résiliation de cet accord. Toujours selon Tahiti Infos, la convention était finalement devenue caduque fin février 2016.

Les deux hommes devront donc s’expliquer le 14 novembre, en compagnie de la radio Taui FM, qui sera jugée en tant que personne moral, pour recel de prise illégale d’intérêt.

À noter que Jean-Christophe Bouissou a déjà été condamné pour des chefs d’accusation similaires, c’était en 2007 dans l’affaire de l’OPH. De son côté, Dominique Auroy vient tout juste de passer par le tribunal correctionnel, qui l’a condamné à 500 000 francs d’amende fin juin, pour non présentation de comptes, dans la procédure visant son ancienne société Paradise Pacific TV.