L’actuel chargé de mission à la présidence, Jean-Claude Tang, sa femme, la présidente de la fédération des horticulteurs, Patricia Hoata, et un horticulteur, ont été condamnés mardi après-midi à de la prison avec sursis et de fortes amendes pour avoir sciemment importé des fleurs interdites en Polynésie en avril 2017. L’avocate de Jean-Claude Tang et de sa femme a déjà annoncé vouloir faire appel de leurs condamnations.
Mardi matin, l’actuel chargé de mission à la présidence et ancien conseiller en charge de l’agriculture, Jean-Claude Tang, sa femme Myrna Raoulx, la présidente de la fédération des horticulteurs Patricia Hoata, l’horticulteur Hans Rauscher et un autre agent du SDR ont été jugés pour avoir importé illégalement des plantes interdites car dangereuses pour la biodiversité en Polynésie. En avril 2017, la douane avait contrôlé les 22 cartons en provenance de Paris au nom de Patricia Hoata et Myrna Raoulx. À l’intérieur, les douaniers avaient découvert 3 500 plants pour la plupart interdits à l’importation comme des orchidées, des oiseaux de paradis ou encore des palmiers. Le tout évidement ne correspondait pas au listing validé par un agent du service phytosanitaire, contacté par les horticulteurs, sans vérifier le contenu des paquets. La délégation était en fait de retour du salon de l’agriculture à Paris et en avait profité de faire des achats sur le marché de Rungis.
À l’audience, les deux horticulteurs ont reconnu avoir sciemment importé les plantes interdites, « pour avoir une diversité pour ma boutique » pour l’un, « parce que je suis une collectionneuse » pour l’autre. De son côté, en revanche, Jean-Claude Tang a nié être au courant du contenu des paquets et de la commande passée par sa femme. « Je me sens trahi, je ne comprends pas ce qui leur a pris de ramener ces plantes » a indiqué le conseiller du gouvernement au tribunal. Sa femme a expliqué qu’elle n’avait pas commandé de fleurs en particulier et qu’elle souhaitait juste « décorer la cour ». Pourtant, une perquisition avait permis de mettre la main sur des plantes interdites au domicile du couple Tang. Pour l’avocat du Pays, qui s’est porté partie civile, Me Gilles Jourdainne, ces professionnels ne pouvaient ignorer leurs obligations. Le conseil estime qu’il ne s’agit que « de la partie émergée de l’iceberg d’un système bien rodé » guidé par l’appât du gain.
Dans son délibéré, le tribunal correctionnel a également insisté sur la gravité des faits commis par des professionnels. Jean-Claude Tang a ainsi été condamné à six mois de prison avec sursis et deux millions de Fcfp d’amende. Sa femme récolte six mois de prison avec sursis et un million de Fcfp d’amende. Le couple devra également verser 574 966 Fcfp à la douane. Patricia Hoata et Hans Rauscher ont tout deux été condamnés à six mois de prison avec sursis et deux millions de Fcfp d’amende, ainsi qu’à des amendes douanières de 453 564 Fcfp et 480 000 Fcfp respectivement. Tous devront également verser 450 000 Fcfp au Pays pour son préjudice moral.
Au sortir de l’audience, l’avocate du couple Tang a aussitôt annoncé vouloir faire appel.