Lundi matin, l’historien Jean-Marc Regnault a transmis une « lettre ouverte » aux représentants de l’assemblée de Polynésie (APF). L’historien y interpelle les élus sur les suites de l’annulation de la condamnation de Pouvana’a a Oopa par la cour de révision de la Cour de cassation en octobre dernier. Pour Jean-Marc Regnault, il est important de modifier la plaque commémorative et les manuels d’histoire.
Trois mois après la décision de la cour de révision de la Cour de cassation d’annuler la condamnation de l’ancien député polynésien, Pouvana’a a Oopa, en 1959, l’historien Jean-Marc Regnault a adressé lundi une lettre ouverte aux représentants de l’APF. Contacté par Radio 1, Jean-Marc Regnault estime que « tout le monde s’est réjoui de la réhabilitation de Pouvana’a mais personne n’en a tiré les conséquences ».
Celui qui a étudié les archives de l’affaire demande aux élus de « clore l’affaire Pouvana’a par deux mesures simples qui ressortent de votre compétence ». D’abord, l’historien souhaite la modification des plaques de la stèle commémorative de Pouvana’a installée à l’entrée de l’assemblée, ensuite, il demande la mise à jour des manuels scolaires.
L’historien estime que les représentants sont « plus qu’habilités à le faire » avant de leur rappeler qu’ils se sont prononcés unanimement à deux reprises : d’abord pour « que toute la lumière soit faite sur l’arrestation et le jugement du député », ensuite pour demander la révision du procès.
Pour Jean-Marc Regnault, il est « plus que nécessaire » que l’assemblée « aille plus loin ». Et pour cause, « l’histoire de Pouvana’a est le cœur de l’Histoire contemporaine polynésienne ».
Enfin, Jean-Marc Regnault souhaite préciser le contenu de la décision de la Cour de cassation, en réponse notamment à ceux qui estiment que la justice n’a pas été assez loin. Pas de doute pour l’historien, Pouvana’a est bien « innocenté ».
La lettre ouverte de Jean-Marc Regnault a reçu une réponse d’un des représentants dès lundi soir. Sans vouloir indiquer son nom, le chercheur explique tout de même que l’élu a approuvé sa demande, tout en précisant qu’il serait difficile de mettre tout le monde d’accord sur un texte.