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Jean-Marie Le Pen : le FN n’est « pas aux portes du pouvoir »

Jean-Marie Le Pen a publié vendredi sur son site la déclaration qu’il a prononcée devant les instances du FN et dans laquelle il soutient que le parti frontiste est « loin » d’être « aux portes » du pouvoir.

Quatre jours après sa suspension du Front national, Jean-Marie Le Pen a publié sur son site internet la déclaration qu’il a prononcée devant les instances du FN lundi. Un réquisitoire qu’il a lu devant la quarantaine de membres du bureau politique du parti, réunis lundi au siège du FN à Nanterre. Et dans lequel il soutient que le parti dirigé par sa fille est « loin » d’être « aux portes » du pouvoir.

« Nous ne sommes pas aux portes » du pouvoir. « Ce sont les événements qui nous rallient l’opinion de nos concitoyens. L’aggravation inéluctable de la situation (…) peut nous conduire au pouvoir et à ses terribles responsabilités, mais nous n’en sommes pas aux portes, loin de là », poursuit-il.

« Le fait, réel, d’arriver en première position lors des européennes et des départementales », en mai 2014 et en mars 2015, « ne doit pas nous aveugler. Le chiffre des voix obtenues doit être la vraie référence. Notre organisation, en progrès, reste très imparfaite, ainsi que la formation de nos cadres », assure-t-il. « Ne nous faisons pas d’illusions sur la force réelle du mouvement », insiste-t-il.

Il maintient n’avoir commis « aucune faute ». Jean-Marie Le Pen s’indigne aussi longuement d’avoir été convoqué par « la présidente du mouvement », sa fille, devant le bureau exécutif du parti réuni en instance disciplinaire. Marine Le Pen lui a reproché un entretien à BFMTV-RMC où il répète sa vision des chambres à gaz, « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et un autre à un hebdomadaire d’extrême droite où il défend notamment le maréchal Pétain.

Jean-Marie Le Pen, lundi, a refusé de se rendre devant le bureau exécutif, préférant s’exprimer devant le bureau politique. Un organe plus large qui a toutefois fini par adopter à une majorité écrasante une motion désapprouvant ses propos. « Je ne connais pas les griefs qui ne peuvent être que gravissimes pour justifier cette incroyable procédure », dit-il.

Jean-Marie Le Pen, qui s’exprimait avant d’avoir été suspendu et qu’un congrès extraordinaire ne soit convoqué pour supprimer des statuts frontistes le titre de président d’honneur, prétend « n’avoir commis aucune faute » et gardé « la discipline d’un militant » avec un « silence complet », dans l’attente de cette réunion frontiste. « J’ai retiré ma candidature et proposé celle de Marion » Maréchal-Le Pen pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, rappelle-t-il.

« Des collaborateurs qui veulent faire table rase du passé ». L’ancien président d’honneur du FN s’en prend longuement à celui qui a été le plus virulent contre lui dans cette crise interne, Florian Philippot. « Avant même que je puisse répondre, le vice-président Philippot a déclaré que la ‘rupture était totale et définitive' », conteste Jean-Marie Le Pen.

« Il est clair qu’il a été procédé à des recrutements massifs de collaborateurs dont l’une des caractéristiques communes, c’est de vouloir faire table rase du passé (remplacer les vieux cons par les jeunes trous du cul) », cingle-t-il, à 86 ans.

Source : Europe1