ACTUS LOCALESPOLITIQUE Jean-Marie Le Pen, une voix qui a peu porté en Polynésie Waldemar de Laage 2025-01-07 07 Jan 2025 Waldemar de Laage Décédé à 96 ans, le fondateur du Front National n’a jamais réussi à séduire l’électorat polynésien. En cinq candidatures à l’élection présidentielle, il n’a jamais dépassé les 5% de suffrages exprimés lors d’un premier tour au fenua. Au contraire de sa fille Marine. S’il avait réussi à rallier les Marquises en voilier depuis la Métropole, traversant au passage l’Atlantique et le Pacifique en 1975, Jean-Marie Le Pen n’a jamais eu le vent en poupe au fenua. Il parlait peu du territoire, si ce n’est pour rappeler son attachement aux territoires français d’outre-mer, derniers confettis d’un empire colonial dont il était nostalgique, ou pour fustiger, en 1996, la décision de Jacques Chirac de mettre fin aux essais nucléaires français dans le Pacifique. Un an plus tôt, il estimait que « les essais devraient se poursuivre jusqu’à ce que les conditions de simulation soient parfaitement au point ». Décédé ce mardi à 96 ans, l’homme incontournable de l’extrême-droite française, multicondamné pour ses sorties négationnistes, antisémites, racistes ou homophobes, s’est présenté à cinq reprises à l’élection présidentielle, sans jamais convaincre plus de 5% des électeurs polynésiens au premier tour. Il avait par exemple obtenu 0,3% des votes en 1975, quelques semaines avant son périple en voilier vers les Marquises. Pour sa seconde tentative, il avait récolté 2,9% des suffrages en 1988, avec 1 728 voix. Avant de progresser un petit peu, sept ans plus tard, avec 1 866 bulletins déposé à son nom, soit 3,1 % des suffrages, lors du premier tour de l’élection de 1995. En 2002, Jean-Marie Le Pen avait signé son meilleur score au fenua, 4,21% des suffrages au premier tour, arrivant en troisième position loin derrière Jacques Chirac et Lionel Jospin. Loin aussi de son score national de 16,86%. S’il s’était hissé au second tour à la surprise générale, il n’avait récolté que 12,25% des voix face à Jacques Chirac, très soutenu par le gouvernement de Gaston Flosse. Pour sa dernière tentative en 2007, le fondateur du FN avait fait moins bien, 2 175 votes, soit 1,9% des voix exprimées au fenua. Sa fille fait beaucoup mieux Comme en Métropole, le départ de Jean-Marie Le Pen du Front National en 2011 et la « dédiabolisation » progressive mise en place par sa fille Marine, ont permis au parti – renommé Rassemblement National en 2018 – d’engranger de nouveaux électeurs. Aux présidentielles, Marine Le Pen a ainsi toujours fait mieux que son père dans les urnes polynésienne. En 2012 elle avait recueilli 5 151 votes au fenua (5,73%), pour sa première candidature. Avant de réaliser un bond en 2017, en obtenant 32,53% des suffrages au premier tour, score qu’elle avait porté à 41,6% au second. Cinq ans plus tard, la fille du « Menhir » n’avait pas confirmé cette percée, obtenant cette fois 19,5% des suffrages exprimés en Polynésie au premier tour. Elle faisait toutefois mieux qu’en 2017 au second, pas loin de passer devant Emmanuel Macron (48,2% des voix). En revanche, l’antenne locale du parti, le Te Nati RN, peine à confirmer ces scores nationaux. Inexistant à l’Assemblée de Polynésie, le Te Nati n’a jamais réussi à faire élire de parlementaire à l’Assemblée nationale ou au Sénat, contrairement à d’autres territoires ultramarins comme Mayotte et La Réunion. Le Te Nati a toutefois compté un député européen, Eric Minardi, de 2022 à 2024. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)