Le juge des référés civils a interdit vendredi à Jean-Paul Urima de rester secrétaire général adjoint de la confédération syndicale réapparue le 22 juin. Quant à l’existence même du syndicat USATP, deux interprétations s’opposent.
Jean-Paul Urima « va démissionner » a annoncé ce lundi matin à Radio 1 Mahinui Temarii, secrétaire général de l’Union des syndicats autonomes des travailleurs polynésiens (USATP).
Le tribunal civil de première instance de Papeete a prononcé vendredi 20 juillet l’« interdiction à Jean-Paul Urima de se prévaloir de la qualité de secrétaire général ou secrétaire général adjoint de USATP-FO ou USATP sous astreinte de un million de Fcfp par infraction constatée », selon les termes de l’ordonnance de référé que Radio1 s’est procurée.
Dans ses attendus, le juge estime notamment que l’utilisation de la dénomination USATP, une confédération qui a existé jusqu’à sa dissolution en 1998 pour se fondre dans la CSTP, est « susceptible de créer le trouble d’autant que les défendeurs (Urima et Temarii, ndr) ne démontrent ni même n’allèguent que l’ensemble des membres de l’ancienne USATP aient fait sécession ».
En revanche, le tribunal civil ne trouve rien à redire, sur la forme, à la réunion du 22 juin qui a vu la renaissance de l’USATP au gymnase de la Mission. Le tribunal rappelle que « le manque de réactivité de la CSTP-FO […] a conduit à ce que l’ordonnance de référé sur la tenue de cette réunion n’intervienne que la veille », qu’il « ne peut donc être reproché à M. Urima d’avoir profité de la présence des personnes convoquées pour transformer l’objet de la réunion », et qu’il n’y a donc « pas lieu de priver d’effet par principe la réunion tenue le 22 juin 2018 pour créer un nouveau syndicat ».
Deux interprétations divergentes
Jointe par téléphone, l’avocat de la CSTP-FO, Marie Eftimie-Spitz, a réagi positivement : « Cette ordonnance est bien. Elle n’interdit pas la création d’un nouveau syndicat. Elle estime simplement qu’utiliser l’appellation USATP ou USATP-FO crée un trouble », a-t-elle jugé lundi matin.
De son côté, Mahinui Temarii, actuel secrétaire général de l’USATP, fait une interprétation différente de l’ordonnance. Il explique que Jean-Paul Urima va simplement démissionner, mais que l’existence de l’USATP n’est pas remise en cause.