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Jérémy Florès, la fierté du « grand frère » de Kauli Vaast

Figure de proue, avec Michel Bourez, de la précédente génération de surfeurs français, Jérémy Florès est devenu l’entraîneur des Bleus, où il a retrouvé Kauli Vaast, son « petit frère » depuis des années. Pendant dix jours, il a observé, conseillé, applaudi, hurlé dans l’eau, avant de voir son protégé décrocher l’or olympique à domicile. Non sans fierté. 

C’est une relation qui dépasse le cadre de l’entraîneur et de son protégé. Coach de l’équipe de France, Jérémy Florès est avant tout le « grand frère » spirituel de Kauli Vaast. « C’est une relation super spéciale », présente-t-il, l’oeil ému, quelques minutes après avoir célébré le titre olympique, accroché au jet-ski du champion, en compagnie d’Aelan et Naiki, soeur et frère de Kauli.

Aîné de cette fratrie de trois, le Tahitien avait, plus jeune, besoin d’un modèle. Il l’a trouvé en la personne du plus Polynésien des Réunionnais, dont le fenua est la seconde maison depuis plusieurs années. « Il est dans mes pattes depuis qu’il est gamin, ça a toujours été le petit frère », sourit l’intéressé, coach heureux d’une équipe de France doublement médaillée. Au point d’entendre les parents du  de l’enfant de Vairao « me demander souvent qu’il puisse venir avec moi pendant les voyages », à observer son surf autour du globe.

« Il nous a régalés ! Le voir gagner, c’est magnifique, d’autant qu’il y a cet historique derrière. Je suis vraiment fier de lui, après avoir vécu ces moments toute ma vie, c’est incroyable de le voir retransmettre ça », poursuit l’ancien pensionnaire du CT, de 14 ans l’aîné de Kauli.

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« Cet endroit l’a choisi »

Dans l’eau, à encourager ses ouailles durant toute la compétition, Jérémy Florès évoque « un régal ». « C’est magnifique ce qu’il a fait, il a vraiment passé un cap », lors de cette semaine olympique. Le tout, en restant lui même : une routine inchangée « pêche, jeux, rigolades », et ce « malgré une énorme pression. Il a réussi à faire la part des choses ».

Ces longues journées à attendre la reprise de la compétition, c’était aussi l’occasion d’échanger. « Nous avons beaucoup parlé avec Kauli, je lui disais ‘si Teahupo’o te choisis, ça sera comme ça’ « , poursuit Florès au moment d’évoquer le mana, qui a semblé irradier le Tahitien dans les premiers tubes de sa manche finale. « Il se donne toutes les chances pour gagner, c’est un bosseur, mais il y a aussi un facteur chance, il faut parfois être l’élu. Et pour le coup, cet endroit magnifique l’a choisi », glisse celui qui sait ce que c’est de gagner à Teahupo’o.

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« Il y a encore du boulot »

En grand frère attentif, Jérémy Florès a forcément son avis sur la suite. « Je ne pense pas qu’une médaille d’or olympique change tout, C’est magique, c’est un rêve, mais il a ses objectifs : se qualifier en Championship Tour et gagner ici, en CT à Teahupo’o. Alors il va profiter de ce moment, il le mérite et ensuite il va repartir au travail car il est jeune et qu’il y a encore beaucoup de boulot », juge le Réunionnais.

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À l’heure ou le nouveau champion olympique fait face à un choix difficile, entre célébrer son titre ou s’envoler pour la Californie, où la prochaine étape des Challengers Series (le circuit qualificatif pour le CT) doit débuter ce mardi, Jérémy Florès donne sa bénédiction : « Il a gagné, il a le droit de zapper et de se faire un kiff ». Preuve, s’il en fallait, que deux frères ne sont pas toujours d’accord, Kauli Vaast a laissé entendre en conférence de presse lundi soir qu’il pourrait bien prendre un vol pour Los Angeles…

Jérémy Florès, le sait, Kauli Vaast devient lui aussi, petit à petit un modèle pour la jeune génération. « C’est un bon gars, dans tout ce qu’il fait en dehors du surf. Il a une belle attitude, c’est un exemple pour beaucoup de jeunes, pour toute la communauté locale et pour la France. C’est magnifique et historique », conclut-il.