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Jeunesse : Nahema Temarii veut un « QJ » à Tahiti

En déplacement en métropole, la ministre de la Jeunesse et des Sports a visité le « Quartier Jeunes » de la mairie de Paris. Un grand espace qui accueille gratuitement les 16 – 30 ans en quêtes d’informations,  d’emploi, ou simplement d’un lieu pour travailler. L’idée intéresse Nahema Temarii, qui avait déjà plusieurs fois regretté l’absence d’offre cette tranche d’âge au fenua. La question de « trouver un site » à Tahiti est déjà sur la table, mais il faudra d’abord avancer sur le schéma directeur de la jeunesse, notamment au travers d’assises en fin d’année.

Nahema Temarii ne croisera pas Anne Hidalgo à Paris. La maire de Paris est pendant quelques jours encore en visite au fenua, séjour qui ne cesse de faire polémique en métropole. Le journal Le Parisien a par exemple révélé, hier, que l’élue, contrairement à ce qu’avait indiqué son entourage, n’a pas fait de visite technique sur le site de Teahupo’o avant de prendre des vacances, officiellement à cause des troubles autour de la tour des juges.

Qu’importe pour la ministre polynésienne de la Jeunesse et des Sports, c’est une des adjointe d’Anne Hidalgo, Hélène Bidart, qui l’a accompagné dans sa visite du « QJ ». Ce grand espace situé dans le très beau bâtiment de l’ancienne mairie du premier arrondissement, place du Louvres, est dédié depuis 2021 aux 16 – 30 ans. Démarches administratives, orientation, ressources sur les stages, la mobilité internationale ou la création d’entreprise avec le « Centre d’information et documentation jeunesse », jobs d’été ou emplois fixes, culture, évènements ou questions de santé, d’addictions ou de sexualité… Le Quartier Jeune a vocation à « trouver des solutions et des réponses concrètes aux besoins des jeunes et à leurs interrogations » affiche la mairie de Paris.

Et son succès a de quoi « inspirer » le fenua, pointe Nahema Temarii, qui avait déjà pointé depuis sa nomination que les politiques publiques polynésiennes avaient trop longtemps laissé de côté la tranche d’âge de 16 – 30 ans. « L’objectif demain c’est d’accompagner les jeunes à court terme pour qu’ils envisagent l’avenir sereinement » précise-t-elle dans un communiqué de même qu’à notre partenaire Outremers 360° :

Schéma directeur de la jeunesse : « pas de plan d’action depuis 15 ans » 

Et si la question de « trouver un site » pour QJ tahitien est déjà évoquée, la ministre pose un préalable : un schéma directeur de la jeunesse, chantier entamé par son prédécesseur Naea Bennett, mais repris à zéro, ou presque, sous la nouvelle mandature. « Le calendrier devrait être connu au second semestre 2024, avec un plan d’actions, ce qui n’a pas été fait au cours des quinze dernières années. Ou si cela a été fait, cela n’a pas été déployé, ajoute la responsable depuis Paris. La manière dont nous voulons le faire est totalement différente en adoptant une stratégie participative et collaborative ».

Rendez-vous important de cette feuille de route, les « premières assises de la jeunesse », qui doivent avoir lieu en décembre, avec autour de la table des politiques, entrepreneurs, transporteurs aériens et maritimes – pour « soutenir » la jeunesse des archipels – et bien sûr « les jeunes que l’on n’oublie pas ». « L’idée est de réfléchir à tout ce qu’il manque et tout ce dont a besoin la Polynésie », précise la membre du gouvernement. Et parmi ces manques, donc « un lieu dédié à la jeunesse », qui ne soit pas une structure socio éducative ». « Il n’y a malheureusement aujourd’hui aucun endroit où les jeunes peuvent se rassembler si ce n’est au bord de la route, dans les boîtes de nuit » ajoute la ministre.