Le dossier présenté par le Pays pour sa candidature à l’organisation des jeux du Pacifique détaille les travaux à réaliser dans les six années à venir. Le budget prévisionnel s’élève à un peu plus de 30 milliards de Fcfp. Vingt-quatre milliards sont destinés aux installations à construire ou à rénover, sur fonds publics. Un engagement fort de l’ensemble des élus qui misent sur le monde du sport polynésien en sortie de crise Covid.
Vingt-quatre milliards d’investissement, c’est la condition sine qua non à la tenue des jeux du Pacifique 2027 à Tahiti dont le budget s’élève à 30 milliards. Un budget prévisionnel dont la teneur était jusqu’ici inconnue. Le COPF et le Pays se sont engagés vendredi dernier après le vote du Comité des jeux du Pacifique(PGC) par la signature du contrat d’organisation des XVIIIèmes jeux du Pacifique. Si la position du Pays sur la candidature de 2019 était mitigée, cette fois-ci l’engagement s’applique à l’ensemble des élus du Pays puisque l’assemblée de Polynésie française a adopté à l’unanimité une résolution en ce sens jeudi dernier. Sans quoi, c’était perdu d’avance, car la participation du Pays aux dépenses s’élève à 29 milliards sur les 30 milliards du budget prévisionnel total. Vingt-quatre seront absorbés par les constructions et rénovations de structures sportives mais aussi par l’éphémère Village des jeux, à hauteur de 2 milliards.
Un coup d’accélérateur au sport polynésien
Les évolutions d’installations sportives promises étaient plus qu’attendues par l’ensemble des sportifs du fenua. Elles sont porteuses de meilleures conditions d’entrainement pour eux et de meilleures performances. Deux structures sont pour l’instant inexistantes : le palais des congrès – lié au Village tahitien – dont la livraison est annoncée pour 2024 et qui accueillera les épreuves de boxe, d’haltérophilie et force athlétique, et le centre aquatique annoncé pour 2025, qui sera situé à Aorai Tini Hau, pour accueillir les épreuves de natation. Des sports qui figurent parmi les disciplines obligatoires et auxquelles il ne sera pas possible de déroger. Les autres structures qui accueilleront des épreuves sont réparties autour de Tahiti et Moorea et se verront, pour la plupart, rénovées ou complétées comme au stade de Hitia’a pour l’athlétisme, au complexe d’Arue pour le judo ou encore les structures de Mahina. Trois épreuves sont prévues à Opunohu à Moorea : le triathlon, le tir à l’arc et le tir ball-trap.
Une mobilisation sur le plan humain
La coordination des jeux du Pacifique reviendra à un comité organisateur « Tah2027 » qui regroupera 9 membres, représentants du gouvernement, de l’assemblée, du COPF, de la mairie de Pirae -ville hôte – et du mouvement sportif. Il devrait être créé dans six mois et sera dissout un an après les jeux. Mais surtout, les petites mains des jeux sont dites « incontournables » à leur déroulement. Et pour cause, le programme volontaires vise la mobilisation de 4 000 à 4 500 personnes. Elles seront notamment fédérées et formées à l’occasion des JO2024 de surf. Enfin, les officiels techniques, au nombre de 450, dont la formation et les qualifications sont un enjeu de taille pour l’événement, seront choisis et formés le plus possible sur le plan local.
Après l’annonce du vote favorable à Tahiti vendredi, le président annonçait s’en remettre au ministre des Finances pour la suite des événements. Un lourd projet d’investissement qui s’inscrit dans la logique de relance de l’économie par la commande publique. Il répond également à un besoin de promotion du sport en Polynésie, où les maladies liées au surpoids et à une mauvaise alimentation ont coûté à tous et de bien des manières lors de la crise Covid. Autre bénéfice vanté par le dossier de candidature : le sport comme « facteur de cohésion de la société polynésienne ».