Les boxeurs Tahitiens quittent Honiara avec deux médailles d’or : elles sont pour Hereani Temarono et Tautua Dauphin. Flore Hani n’aurait pas volé ce métal, mais elle doit se contenter de l’argent, tout comme Gabriel Dauphin. Un bon bilan, auquel il faut ajouter le bronze de Herehau Tuieinui. Avec le semi-marathon et le basket 3×3, Tahiti boucle la dernière journée avec cinq médailles d’or, portant son total à 57.
Des dix boxeurs tahitiens engagés sur ces Jeux du Pacifique, cinq repartent avec des médailles, dont deux en or. Il faut aussi préciser que nos aito ont combattu contre des adversaires plus lourds durant cette semaine de compétition.
C’est donc une belle performance, quatre ans après de piètres Jeux d’Apia, conclus sans aucun titre, et dans un contexte usant pour la boxe polynésienne, minée depuis des années par des conflits entre fédérations.
Vendredi après-midi, la première médaille d’or est venue des gants de la jeune Hereani Temarono en +81kg. La jeune femme, encore élève de Terminale, a dominé une boxeuse de PNG, qui affichait pourtant huit kilos de plus qu’elle sur la balance. « J’ai été surclassée mais c’est pas grave, on voulait boxer, on avait faim et voilà le résultat », sourit-elle. Elle estime qu’elle « aurait pu mieux faire en finale », mais retient sa médaille d’or. Hereani Temarono va désormais préparer son bac, après lequel elle aimerait persévérer dans la boxe et « essayer d’intégrer l’équipe de France ».
Dans la foulée, Tautua Duaphin a achevé son excellent tournoi au deuxième round de la finale des -67kg. Après que les juges ont donné plus de points à son adversaire au premier round, le Tahitien qui s’entraîne en métropole a accéléré à la reprise. Et a poussé l’arbitre à arrêter le combat.
Un troisième titre était espéré dans le clan tahitien, mais Gabriel Dauphin n’est pas parvenu à totalement s’exprimer en finale des -86 kilos. Impressionnant depuis le début de la compétition, le petit frère de Tautua a buté sur un solide boxeur de Niue, qui offre à son île sa seule médaille d’or des Jeux. Le cadet des frères Dauphin repart donc des Salomon avec la médaille d’argent autour du cou, la même que celle obtenue la veille par Flore Hani, qui aurait mérité l’or dans son combat contre une boxeuse de PNG. « Au-delà des finales, certains combats auraient mérité un autre résultat, mais c’est le sport et on va rester fair-play », commente sobrement le sélectionneur Henere Tahiata.
Un peu plus tôt dans la compétition, Herehau Tueinui avait obtenu le bronze en -60 kilos. Pour l’anecdote, il s’est trompé de jour et a manqué sa cérémonie de remise des médailles qui était prévue jeudi. Il a tout de même pu récupérer sa récompense vendredi, pour son plus grand plaisir.
« Le travail a été fait, même s’il reste des choses à améliorer », résume Henere Tahiata. L’ancien champion souligne les actions menées depuis 2016 par la FBAPF. Sans voix après avoir hurlé pendant les finales, et très ému à l’issue des combats, il concède que le groupe « n’a pas été évident à gérer, avec différentes personnalités, mais nous avons réussi à garder un noyau solide et le résultat est là, donc je suis satisfait ».
Doublé au semi-marathon, encore un titre pour le basket féminin
Ce dernier jour de compétition avait très bien débuté pour Tahiti, avec les succès de Salomé de Barthez et de Benjamin Zorgnotti sur le semi-marathon. La cinquième médaille d’or pour Salomé (ce qui fait d’elle la Tahitienne la plus titrée des Jeux, à égalité avec la rameuse Iloha Eychenne) et la quatrième pour Benjamin, qui en compte aussi deux en argent. Les deux triathlètes ont été désignés porte-drapeaux pour la cérémonie de clôture. Une belle récompense pour la discipline.
Enfin, après leur succès dans le tournoi à cinq en première semaine, les basketteuses tahitiennes ont de nouveau goûté à l’or, en s‘imposant dans le tournoi en trois contre trois, un format qui se dispute autour d’un seul panier, avec des matchs de dix minutes. Un très beau succès pour les joueuses de Georgy Adams, privées de Mahinetea Tavanae, blessée la semaine précédente.
Une dernière médaille d’or qui permet à Tahiti de conclure sa campagne avec 57 titres, soit trois de moins que le record de 2011, mais 22 de plus qu’il y a quatre ans. C’est aussi deux de mieux que l’objectif annoncé sur notre antenne par le COPF avant les Jeux. Tahiti quitte donc la capitale salomonaise avec la deuxième place du classement des médailles, pour la première fois depuis 2011, et 160 podiums au total, un record. La Calédonie l’emporte, tandis que l’Australie termine troisième.