Matinée raccourcie pour les rameurs, au DC Park d’Honiara, où les épreuves de sprint se sont poursuivies hier. Au programme initial du jour, du V6 avec le 500 m et le 1 500 m et la fin des épreuves de kayak k1 et K2.
Mais faute d’avoir pu installer les lignes d’eau nécessaires, l’organisation a été contrainte de reporter le 1 500 m au lendemain. Pas de quoi entamer la motivation de nos aito. Chez les garçons, l’enjeu était important : montrer que Tahiti garde la main sur les épreuves collectives, après la défaite de la veille en V12 (la deuxième de suite après celle des Jeux de 2019) derrière les Calédoniens et Wallisiens qui progressent d’années en années.
La revanche des rameurs
Plus concentrés que la veille, lorsqu’ils avaient pris le départ avec un temps de retard, les rameurs Tahitiens – dans l’ordre Tiamano Leon, Taoahere Teena, Kahea Taie, Temoana Taputu, Tamatoa Tauhiro et Kenny Poroi – ont renversé la tendance : après une nette victoire en série, le podium final a regroupé les mêmes équipes que la veille, mais avec des classements différents, Tahiti devançant Wallis et la Calédonie.
« On n’avait pas pu bien s’exprimer hier, donc ça nous tenait à cœur de montrer notre potentiel », souligne le peperu tahitien, qui note que « avec une victoire, ça va mieux dans l’équipe, même si ce n’est pas terminé et qu’il faut rester focus sur la suite ». La suite, c’est donc le 1 500 m en V6 aujourd’hui, avec une composition qui devrait être remaniée avant les épreuves marathon de fin de semaine.
Dimanche, les filles avaient porté haut les couleurs de Tahiti en remportant largement la course de V12. Elles ont terminé un cran en dssous hier, derrière d’impressionnantes Calédoniennes qu’elles ont bien failli remonter sur la ligne après un départ bien moins rapide que celui de leurs concurrentes. A l’arrivée, la déception de nos vahine contrastait avec la joie des rameuses du Caillou, jamais titrées en V6, et avec la satisfaction de celle des îles Cook, arrivées troisièmes. Comme pour les garçons, nouvelle chance aujourd’hui en V6 1 500 m.
Double dose d’or pour Iloha Eychenne
Un peu plus tôt, les kayakistes ont achevé leurs épreuves de K1 et K2 entammées la veille. Sur les deux formats, Tahiti s’est offert l’or chez les dames : Iloha Eychenne, qui a fait l’impasse sur le va’a cette année, l’a emporté en solo, avant de récidiver en duo avec Nateahi Sommer, 16 ans.
Le tout, dans des conditions bien différentes que celles de la veille : après la houle de dimanche, c’était pétole hier sur le plan d’eau d’Alligators Creek, un site beaucoup plus paisible que son nom ne veut bien le laisser penser. « Hier, c’était un peu du cross sprint, là on était sur du sprint comme on connaît avec un plan d’eau favorable. C’était moins sportif qu’hier, c’était cool », sourit Iloha. « Hier, il y avait beaucoup de vent, on, a préféré aujourd’hui », confirme sa jeune partenaire. Les deux femmes précisent avoir essentiellement préparé les Jeux en K1, avant de travailler leurs automatismes pendant une semaine seulement. Suffisant pour rapporter la plus belle de médailles.
Chez les garçons en revanche, Charles Taie et Nohoarii Thuau n’ont pu faire mieux qu’une médaille d’argent, battus de plusieurs longueurs par l’intouchable tandem calédonien. « Ils étaient beaucoup plus fort que nous, c’était prédit », concède Nohoarii Thuau, qui ensuite décroché une seconde médaille d’argent, mais en K1, derrière un rameur de Samoa.
Deux titres individuels en taekwondo, l’or par équipes
Bel espoir de médailles après huit années sans voir les Jeux, le taekwondo tahitien a débuté sa compétition par le tournoi féminin. Et avec succès, pusique quatre polynésiennes se sont hissées en finale : avec un 50% à l’arrivée et de l’or pour Kawehi Iorss chez les -62 kilos et pour Rautitea Tepea chez les -73 kilos. De leur côté, Tiare Huaatua (-49) et Hinavai Tepea (+73) ont pris la médaille d’argent.
« C’était un tournoi très stressant, d’autant qu’il y avait des problèmes pour tout le monde au niveau des capteurs : même si on tapait fort, ça ne marquait pas », relève Kawehi, licenciée à Taravao. Celle qui pratique le taekwondo depuis ses six ans (elle en a vingt) retient « une immense fierté de représenter mon île » et savoure la récompense d’un « travail acharné ». « On se prépare depuis plus de trois mois avec la team, spécifiquement pour les Jeux », ajoute Rautitea, quatorze ans de pratique également à son actif.
Le groupe était ensuite engagé sur le tournoi par équipes, face à de solides délégations. Ce qui n’a pas empêché nos Tahitiennes de remporter la médaille d’or, devant Tonga et un tandem Salomon/Papouasie. Aujourd’hui, les garçons tenteront de faire aussi bien.
Les filles les plus fortes du Pacifique
Autre tahitiennes à faire leur entrée en lice, celles engagées dans le concours de force athlétique. Et avec de la réussite, puisque Juliette Bizier et Mihiti Manate ont décroché la médaille d’or, tandis que Poetea Guehenneuc s’est offert le bronze.
Trois médailles en athlétisme
Enfin, la journée s’est conclue par trois médailles en athlétisme : deux en bronze, pour Timeri Lamorelle sur l’heptathlon et pour Christian Chee Ayee en 100 m fauteuil. De son côté, Timona Poareu a pris l’argent sur le décathlon messieurs, quatre ans après sa médaille de bronze sur l’épreuve combinée. Leurs portraits et leurs interviews sont à retrouver ici.
Enfin, sur les autres terrains et en l’occurrence les rings, notons ces trois succès en trois combats pour nos boxeurs : Flore Hani sur une Salomonaises en 63 kilos, elle file en demi-finales. Dans l’opposition 100% tahitienne du soir, Herehau Tuienui a lui aussi obtenu sa place dans le dernier carré en dominant Junior Heioro. Enfin, Gabriel Duaphin s’est qualifié pour les quarts de finale en battant un Salomonais. En tennis, notons la belle qualification en finale du double mixte tahitien composé de Antoine Voisin et Mehetia Boosie. Dans le tableau simple, Heve Kelley dispute sa demi finale aujourd’hui. De leur côté, les footballeuses ont encore perdu, cette fois contre le Vanuatu (2-1).