Deux médailles d’or, une de bronze et une quatrième place : Tahiti espérait mieux pour débuter les épreuves de pirogue aux Jeux des îles Salomon. De nouvelles chances de titres sont attendues lundi, en kayak et en V6. On note aussi une première victoire en boxe, une pluie de cartons en football et cinq médailles, dont une en or en bodybuilding : c’est le résumé de la journée de dimanche, avec les photos de nos aito.
Pour son entrée en lice sur le plan d’eau d’Honiara la délégation tahitienne espérait bien frapper fort d’entrée. Dans la grisaille et dans la houle, ce fut chose faite avec le V1 hommes, avec le beau succès de Temoana Taputu sur 500 mètres. Une nouvelle victoire de prestige en moins d’un mois pour le rameur, également lauréat de Hawaiki Nui avec le team OPT début novembre. « Ce n’était pas une course très commune pour un tahitien, puisqu’on à l’habitude de s’entrainer sur du calme en 500 m. Et là il y avait un peu de remontée, donc c’était difficile de s’adapter pour bien planter la rame », commente Temoana Taputu, qui a seulement pris une semaine de repos entre Hawaiki Nui et sa préparation pour les Jeux avec la sélection du fenua.
Dans la foulée, c’est Mihinoaanaviate Paari qui a représentée Tahiti sur la course dames, Iloha Eychenne étant engagée en kayak, sur lequel elle devrait être médaillée demain. Face à une concurrence relevée, Mihi a échoué au pied du podium.
La grosse déception de cette première matinée de rame est intervenue sur la course de V12 masculine. Après un départ catastrophique vu de la plage, nos aito ne sont pas parvenu à remonter la Nouvelle-Calédonie, partie comme une balle, et Wallis et Futuna. On a même crû quelques l’instant que le podium allait échapper aux tahitiens, mais leur pirogue a coupé la ligne juste avant celle de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Selon les rameurs, qui saluent la belle course de leur adversaires, cette déconvenue est notamment dû à un départ mal géré par l’organisation : la pirogue tahitienne n’était pas en place lorsque le départ a été lancé, et elle aurait été gêné par celle de Fidji qui, pas mieux placée, errait sur la ligne tahitienne.
Une réclamation a été déposée par Tahiti, suivie par Fidji : celle-ci n’avait pas pour but de contester la victoire des Calédoniens, mais bien de pointer du doigt cette supposée erreur de l’organisation. « C’est une très grande déception. Notre réclamation est au sujet de l’organisation. Nos rameurs n’étaient pas encore installés, ils sont arrivés après que tous les autres se soient bien positionnés. Lorsque Tahiti commençait à tourner pour se placer, le départ a été donné, c’est vraiment un manque de respect vis à vis des équipages », peste le vice-président de la Fédération tahitienne, Alfred Mata. Il dit « accepter la situation », « mais je n’ai pas envie de la revoir demain (aujourd’hui) sur les courses de V6 ».
Ce n’est pas la première fois que l’organisation est mise en cause sur le plan d’eau du DC Park. Déjà lors des épreuves d’eau libre, certaines bouées sensées symboliser l’arrivée avaient été positionner tardivement et de façon hasardeuse, suscitant de l’incompréhension au sein de certaines délégations.
Après cette immense déception, le camps tahitien a repris des couleurs avec le succès des filles sur leur V12. Une victoire nette, mais pas sans bavure à en croire certaines rameuses fidjiennes, arrivées troisièmes, qui ont reproché une sortie de ligne à la pirogue tahitienne. Aucune réclamation n’a finalement été relevé par l’organisation. Lundi, de nouvelles médailles d’or sont attendues, avec les courses de V6, sur 500 m et 1 500 m. A suivre également la suite des épreuves de K1 et de K2. En va’a, rendez vous mercredi et jeudi pour les épreuves marathon.
Première victoire sur le ring
Après des semaines de polémique entre les deux fédérations, ce sont finalement les boxeurs de la FBAPF qui représentent Tahiti aux Jeux du Pacifique. Et ce, malgré tous les recours possibles présentés par la PBA. Seul un combat concernait Tahiti hier pour cette première journée sur les rings, celui de Tautua Dauphin chez les -67 kilos. Une catégorie supérieure à celle dans laquelle il combat habituellement, les -63,5 kilos, ce qui sera le cas pour la plupart de nos boxeurs durant les Jeux. Là encore, une question d’organisation.
Engagé en huitièmes de finale contre le Fidjien Fidelis Laia, le combattant de TFS Boxing Club de Faa’a, qui s’entraîne à Nantes depuis trois ans, l’a emporté par décision unanime des juges. Face à un gros cogneur, puissant à défaut d’être en maîtrise technique, le Tahitien a pris quelques coups mais a joué finement, en misant sur des touches précises. Suffisant pour filer en quarts de finale. « Il est venu en bourrin, donc j’ai essayé de faire le maximum de touche. La stratégie à marché, c’était un très bon match d’entrée. Ca fait trois ans que je travaille, je n’avais pas le droit à l’erreur au premier tour », sourit le boxeur.
Celui qui vise la médaille d’or, deux ans après avoir été vice-champion de France amateurs, ambitionne également de se qualifier pour le tournoi olympique de Paris 2024, où seuls les boxeurs amateurs sont autorisés à concourir. Des combats de sélections sont prévus pour lui début janvier.
Notons que, pendant ce temps, le président de la FBAPF Isamël Tahiata est en Allemagne, où il participe au congrès de la World Boxing, fédération internationale nouvellement créée : c’est grâce à cette affiliation que les boxeurs de sa fédération locale peuvent participer aux Jeux.
Cinq médailles en bodybuilding
Après cette matinée mouvementée au DC Park, la journée s’est poursuivie du côté du Maranatah Hall pour les représentants du sport tahitien, qui ont assisté aux différents défilés de bodybuilding. Avec trois médailles d’argent pour nos vahiné Vaihere Desolier, Gwendo Bouyer et Christine Tahi. les Tane n’ont pas démérités : Kuaoleni Mercier remporte l’or en moins de 85 kilos, et Mataarii Viritua repart avec le bronze en plus de 100 kilos.
Football : six cartons rouges entre Tahitiens et Samoans
Eliminés de la course à la médaille d’or, sans avoir perdu pour autant (match nul contre Fidji et victoire 5-0 contres les Mariannes du Nord), la faute à un format de compétition mal ficelé, les Tahitiens ont encore des matchs de classement à jouer. Le premier avait lieu hier contre Samoa, conclut par une victoire 2-1 de nos Toa Aito, qui peuvent encore viser la cinquième place du tournoi. Des buts signés Roonui Tinirauarii et Teva Lossec.
Mais surtout, la feuille de match finale est marquée par le nombre incroyable de cartons rouges : six au total. En cause, une bagarre générale provoquée par les Samoans. Expulsés côté tahitien, Marama Amau, Tauhiti Keck et Honoura Maretefau sont donc suspendus au prochain match, prévu mercredi (jeudi aux îles Salomon) contre la Papouasie Nouvelle-Guinée.
A noter également, que, du côté du grand stade, les épreuves d’athlétisme ont également débuté. Enfin, sur les courts de tennis les tableaux de simple, de double et double mixte se poursuivent. Il y avait trois tahitiens en quarts de finale messieurs, il n’y en aura qu’un en demi-finales, en la personne d’Heve Kelley.