Les meilleurs athlètes des deux fédérations de boxe du fenua devaient s’affronter ce soir et demain soir à Fautaua. Ces deux soirées prévues pour composer la sélection des pugilistes qui participeront aux prochains Jeux du pacifique n’auront pas lieu. La FBAPF d’Ismaël Tahiata a décidé de la boycotter : elle dit être la seule fédération à réunir l’ensemble des critères imposés par le comité des Jeux, et estime donc que ses boxeurs sont les seuls à pouvoir y participer.
De qui sera composée la sélection de boxe pour les Jeux du Pacifique ? C’est la grande question que l’on se pose encore à deux mois de l’échéance. La réponse était attendue ce week-end au terme de deux soirées de confrontation entre les boxeurs de la Polynesian Boxing Association et ceux de la Fédération de boxe anglaise de Polynésie Française. Ces deux organisations – présidées respectivement par Tauhiti Nena et Ismaël Tahiata – se disputent la place de fédération officielle du fenua depuis 2016. Selon le président de la FBAPF, détentrice de la délégation de service public depuis 2019, elle se l’est vu retirer en septembre dernier par le ministère des Sports pour une raison injustifiée. « C’est parce que je n’ai pas répondu sur les orientations de la fédération pour les Jeux du Pacifique », explique Ismaël Tahiata qui estime pourtant avoir expliqué ses objectifs de vive voix et ne pas avoir reçu le courrier lui demandant des précisions écrites sur le sujet.
Le ring pour les départager
A partir de là les deux fédérations ont été placées sous la main d’une commission ad hoc censée, selon Lionel Lao, président de cette dernière, représenter les deux entités face au COPF. Cette commission – composée également d’un représentant du Comité Olympique, du président des deux fédérations et de Patrice Gobrait, ancien boxeur professionnel – avait convenu d’organiser deux soirées pour départager les boxeurs. Le problème, c’est que cette tentative de rapprochement n’a pas franchement fonctionné. La pesée était prévue hier soir, mais seuls les boxeurs de la Polynesian Boxing Association se sont présentés. Car la FBAPF, pourtant d’accord sur le principe de cette « confrontation », a finalement choisi de la boycotter.
« Il y a que nous qui pouvons partir »
En effet, Ismael Tahiata et le COPF qui selon lui ne veut pas inscrire les boxeurs de Nena aux Jeux ont trouvé une autre voie pour parvenir à envoyer les boxeurs de la FBAPF aux îles Salomon à la fin de l’année. Son président explique ainsi que pour participer aux Jeux, il faut soit être affilié au COPF et être reconnu par la fédération océanienne, soit être affilié au COPF et à la fédération internationale. Deux dernières conditions qu’elle remplit depuis peu. « J’ai un document qui dit bien qu’il n’y a que nous qui pouvons partir, assure Ismael Tahiata. À quoi cela sert d’aller à leur pesée ? Avec ce document-là, la commision ah doc n’a plus lieu d’être. »
« Mettre avant tout l’athlète au premier plan »
Un avis qui ne fait forcément pas l’unanimité du coté du Pays, qui estime que le seul interlocuteur que doit légalement avoir le COPF est la commission ah doc. Son président Lionel Lao fait d’ailleurs état d’une situation « regrettable » pour les sportifs, insistant sur l’intérêt « de mettre avant tout l’athlète au premier plan » et d’en attendre des résultats à la hauteur de l’investissement de 160 millions que représentent les Jeux.
À noter qu’il y a 4 ans une confrontation du même genre avait eu lieu et sur les 12 combats organisés, 10 avaient été remportés par les boxers de la PBA. En tous les cas pas de confrontation en vue, ni ce soir ni demain, selon Ismael Tahiata. Les choses devraient se régler au tribunal plutôt que sur le ring.