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Jeux du Pacifique : les regrets des tennismen tahitiens


Présents en finale du tournoi par équipes pour la première fois depuis 1995, les Tahitiens ont buté sur la formation de Guam, lors d’un match très disputé et plein de rebondissements. À la sortie du double décisif, un goût d’amertume d’avoir touché l’or de si près. Mais aussi la quête de rebond avant les compétitions en individuel et en double.

Encore raté pour Patrice Cotti. Le coach de l’équipe tahitienne participe aux Jeux depuis 2001. Médaillé d’argent en double en 2009, il rêve depuis plus de vingt ans d’entendre « l’hymne de Tahiti » et de voir le drapeau du fenua hissé en tête d’un podium. « On l’entend pour les autres sports, mais pas en tennis… Et là on était tout prêt, c’est un peu dur », confesse l’homme au chapeau de paille.

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Sans Gillian Osmont, finalement absent sur ces Jeux, et après un parcours exemplaire, les Tahitiens ont chuté contre les Guaméens, emmenés par le très bon serveur Daniel Llarenas..

C’est lui qui a apporté le premier point de cette finale à Guam, en battantHeimanarii Laisan d’entrée. Un match que le Tahitien a longtemps cru tenir, lui qui menait 5-2 dans la première manche avant de s’incliner 6-7, 2-6. « Au début je n’avais pas à faire grand-chose car il faisait beaucoup de choses… A partir de 5-2, il a joué plus en sécurité et c’est moi qui a fait plus de faute et j’ai commencé à perdre la confiance », raconte le Tahitien, qui a même eu une balle de set, sauvée par le Guaméen sur un ace.

Une fois la première manche perdue, « c’était difficile mentalement et physiquement, car il faisait très chaud », avec 41 degrés ressentis sur les courts totalement découverts, entre 11 heures et midi. « J’ai continué à me battre mais il jouait plus agressif et je n’ai pas su contrer », poursuit Heimanarii Laisan.

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Heve Kelley renversant

Le scénario inverse s’est produit lors du deuxième simple. Balayé 6-0 dans la première manche, le multiple champion de Polynésie Heve Kelley, capable du meilleur comme du pire, se sentait pourtant « bien » à son entrée sur le court. Sauf que son jeu basé sur la puissance n’a pas fonctionné du tout. « C’est un contreur. Plus je jouait vite, plus il me contrait », relate le grand gaillard, qui dit s’être montré « têtu ».  « Pat’ me disait de ralentir, mais ça voulait dire faire plus de rallyes et je ne voulais pas sous cette chaleur », poursuit celui qui avait craqué physiquement la veille en demi-finales contre la Nouvelle-Calédonie. « Mais après le premier set, j’ai écouté et j’ai ralenti le jeu, j’ai fait des lifts au lieu de mes plats habituels ». Résultat ? Deux sets expédiés et un match remporté 0-6, 6-2, 6-0. « Sans Patrice et sans les copains, je n’aurai pas gagné ce match, je veux le souligner ».

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La finale s’est donc décidée au double décisif. Comme la veille contre les Calédoniens, Reynald Taaroa et Antoine Voisin se sont présentés sur le court. Un match serré, qui s’est joué à quelques erreurs. Et à ce jeu là, la paire Guaméenne s’est montrée plus adroite, notamment à la volée. « On  à fait des fautes bêtement, quand eux ont su se montrer bien présents à la volée », dit Raynald, pour qui la défaite est « assez difficile ».

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« Il y avait la place, ça se joue sur des détails au double », ajoute l’entraineur, très amer. Charge désormais au technicien de remobiliser ses joueurs pour les épreuves à venir : les tableaux de simple et de double : « c’est mon rôle, mais avant je vais devoir décompresser ». Raynald Taaroa espère toujours toucher l’or, notamment sur l’épreuve à deux qu’il devrait disputer avec Antoine Voisin. De son côté, Heve Kelley se sent en confiance après son simple remporté en finale. « On espère tous aller le plus loin possible », résume Heimanarii.

Et si ça ne marche toujours pas, Pat’ attendra 2027. « A Tahiti, on aura encore plus ce supplément d’âme que je réclame toujours, ce sera palpable ». Et l’hymne, peut-être enfin audible.