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JO 2024 : une manifestation de surfeurs métropolitains contre la nouvelle tour des juges

©Island Studio Architecture

Alors que les travaux d’installation de la nouvelle tour des juges ont débuté à Teahupo’o, les opposants au projet continuent de se manifester… mais cette fois en métropole. Un rassemblement de surfeurs est organisé dimanche au pays Basque, par le collectif Rame pour ta planète et Surfrider Foundation Europe.

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Depuis deux mois, l’opposition d’une partie de la population et de certains surfeurs de Teahupo’o au projet de nouvelle tour des juges, en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024, trouve un large écho à l’international. À ce jour, plus de 217 000 personnes ont signé la pétition de l’association Vai Ara O Teahupo’o, dont de nombreux surfeurs du monde entier, pour dire non au forage de nouvelles fondations dans le récif et pour demander l’utilisation de l’ancienne tour en bois, qu’aucun bureau de contrôle n’a été en mesure de certifier.

Depuis un mois et demi, les opposants à la tour en alu ont obtenu, au fenua, plusieurs concessions du pays et de l’organisation, promettant un dispositif allégé pour la nouvelle tour et l’utilisation de barges réduites pour mener les travaux. La nouvelle infrastructure, elle, a déjà été construite et les travaux d’installation ont débuté lundi, au lendemain d’une longue réunion à Vairao, en présence des différentes parties.

Mais ça n’empêche pas le collectif Mata Ara Ia Teahup’o – Save Teahupo’o, notamment composé de l’association Vai Ara O Teahupoo, de certains surfeurs et riverains du PK0, ne poursuivre leur combat. « Les autorités poursuivent la construction de la tour, ignorant notre volonté et créent des risques pour les récifs de Teahupo’o », écrit le collectif sur les réseaux sociaux ce jeudi. Rappelant son scepticisme face à un « projet dépourvu d’évaluations environnementales », le collectif poursuit ainsi sa lutte sur le terrain médiatique, invitant ses sympathisants à partager la pétition et à interpeller les autorités : « faites leur savoir que nous ne reculerons pas ».

Cercle dans l’eau et photo en soutien aux militants de Teahupo’o, « avec eux et pour eux »

Les opposants aux nouvelles fondations peuvent compter sur le soutien d’associations autour du globe. En métropole, le collectif « Rame pour ta planète », organise ainsi un rassemblement de soutien dimanche au pays Basque, dans le Sud-Ouest de la métropole, terre de surf. « Nous appelons à la mobilisation générale pour une sortie à la rame. Un rassemblement citoyen, sans invective, dans et pour le respect de l’océan, un bien commun planétaire si vital« , écrit ce collectif.

« Rame pour ta planète », prévoit de se rendre sur la plage des Alcyons, dans la commune de Guéthary, pour une sortie en mer nommée pour l’occasion « Rame pour Teahupo’o ». Le collectif explique « échanger régulièrement avec les surfeurs de Teahupo’o et l’association Vai Ara O Teahupoo » : « nous organisons Rame pour Teahupo’o avec eux et pour eux en les soutenant dans leur défense du récif corallien contre la tour métallique des JO Paris 2024 ». Les manifestants prévoient de former un cercle dans l’eau, pour en tirer une photo qui sera « envoyée à Tahiti ». « Tous les amoureux de l’Océan qui ne surfent pas sont aussi les bienvenus », souligne le collectif. Un appel, notamment relayé par la Surfrider Foundation, ONG qui avait communiqué la semaine dernière, se montrant « opposée à toute nouvelle construction qui met en danger l’écosystème du récif et du lagon ». 

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Difficile toutefois d’imaginer le gouvernement et Paris 2024 faire machine arrière, après les concessions déjà réalisées et alors que le processus de travaux est désormais enclenché. Cette semaine, le président du comité d’organisation de Paris 2024 Tony Estanguet s’est dit « confiant  sur le fait que les travaux puissent être terminés d’ici le mois de mai, lors d’une compétition du circuit internationale de la WSL ». « On est en soutien de la décision qui a été prise par le président de la Polynésie française, d’aller de l’avant et de construire cette nouvelle tour », avait-il ajouté au micro de RMC.