ACTUS LOCALES

JO de surf à Teahupo’o : la France, le Brésil et les États-Unis ne logeront pas sur l’Aranui

Si l’option de loger les athlètes sur un bateau de croisière est plus que jamais confirmée, certaines délégations nationales n’avaient pas attendu les organisateurs pour se trouver un hébergement au PK0 pour juillet 2024. Ainsi trois équipes, dont l’équipe de France ont déjà réservé leurs logements à terre, ce que le comité olympique a autorisé, pour elles comme pour les autres. Ce qui n’empêchera pas l’Aranui d’être très sollicité, et les sportifs de se retrouver au « village » olympique du domaine Rose.

C’est ce mercredi 9 août que sera signée la convention d’hébergement entre l’Aranui et les organisateurs de Jeux Olympiques 2024. Une simple confirmation pour un choix qui, s’il ne s’est étalé dans la presse nationale que la semaine passée, était acté et annoncé depuis de longs mois au fenua. Les athlètes participant à l’épreuve de Teahupo’o, mais aussi certains entraineurs et préparateurs des délégations nationales, ne seront pas logés à terre, mais bien sur un bateau de croisière. Le choix du cargo mixte n’est pas non plus une surprise : de par ses dimensions, ses capacités et sa disponibilité, il est rapidement apparu comme le plus adapté des trois navires basés à l’année en Polynésie pour remplir cette mission olympique.

Dispersion tolérée

Mais l’Aranui n’accueillera pas à son bord toutes les délégations de cette épreuve. Certaines équipes, sûres de présenter des athlètes pour ce prestigieux rendez-vous, et déjà conscientes, du fait de leur expérience sur le tour WSL, des difficultés de logement à Teahupo’o, avaient préféré prendre les devants. Ainsi, la France, les États-Unis et le Brésil ont déjà depuis de longs mois réservé des logements chez des particuliers et dans des structures habituées à recevoir des surfeurs à la Presqu’île. Certes, il est plutôt dans la tradition des Jeux de loger tous les sportifs à la même enseigne, au travers d’un village olympique, pour des raisons d’équité, de logistique ou de sécurité. Mais difficile de respecter des règles « classiques » dans cette épreuve organisée à plus de 15 000 kilomètres des autres – un record pour les JO, et qui n’est pas prêt d’être égalé – et dans le contexte si particulier du « bout de la route » à Teahupo’o. Ce sont aussi les longues incertitudes sur ce logement des athlètes qui ont poussé le comité d’organisation à faire preuve de souplesse. Ces initiatives des fédérations nationales ont été prises alors que le comité et le Pays comptaient encore sur les rénovations de l’hôtel Puunui – finalement beaucoup trop tardives – pour former ce village olympique. Difficile désormais de revenir en arrière : l’Aranui est à la disposition de tous, mais si d’autres fédérations préféraient se loger elles-mêmes à terre, elles pourraient le faire, même si aucun autre pays n’en a pour l’instant affiché la volonté

380 lits en plus de l’Aranui

La France, les États-Unis et le Brésil faisaient partie des plus importantes délégations lors de la toute première épreuve olympique de surf, qui s’est déroulée à une centaine de kilomètres du centre de Tokyo en 2021. Les trois pays avaient qualifié chacun deux surfeuses et deux surfeurs, comme le Japon, alors pays hôte, l’Australie ou le Pérou. Et le trio devrait encore peser l’année prochaine, vu l’hégémonie des Américains, Hawaiens et Brésiliens dans le circuit Pro et les bonnes performances tricolores de ces derniers temps (Johanne DefayVahine Fierro et Kauli Vaast ont déjà leur ticket, un autre est disponible). Mais en 2021 c‘était un total de 18 nations qui avaient présenté la quarantaine d’athlètes en compétition sur le spot nippon.  Teahupo’o peut espérer accueillir autant de nationalités si ce n’est davantage puisque c’est cette fois 48 surfeurs – 24 femmes et 24 hommes – qui seront qualifiés, via le circuit WSL, les Jeux panaméricains organisés à Santiago début novembre, ou les championnats du monde ISA de l’année prochaine.

L’Aranui et sa centaine de cabines ne seront donc pas désertés par cette permission accordée à trois pays. D’autant que chaque délégation arrive avec ses coachs, préparateurs physiques, techniciens et autre encadrants. Le comité d’organisation a aussi précisé à l’AFP que 380 lits avaient été déjà réservés chez l’habitant pour les officiels, médias et membres de fédérations qui ne pourront pas loger sur le cargo mixte. En attendant, des études sous-marines sont en cours pour déterminer la meilleure façon de faire mouiller le navire de 117 mètres sur les fonds sableux de Vairao en limitant l’impact environnemental. Là encore, le comité précise que l’impact carbone de l’opération sera dûment calculé et compensé.

Un village pour tous à terre

S’ils ne dormiront pas tous au même endroit, les athlètes partageront le même « village » olympique, qui se dressera comme prévu sur le domaine Rose, après la passerelle (en reconstruction) du PK0. Un village qui accueillera des équipements de sport et d’échauffement, des salles de kiné et un centre médical, des lieux de repos pour les athlètes et leur staff pendant la journée, le centre de logistique, de sécurité et des volontaires… 1 500 mètres carrés au total, d’après les informations du début d’année, et qui doivent être entièrement démontés après les Jeux. 

18 Pays aux derniers Jeux

Délégations représentées pour les épreuves de surf des JO Tokyo en 2021 :

  • États-Unis, deux surfeurs et deux surfeuses (dont Carissa Moorea, sacrée championne olympique)
  • Brésil, deux surfeurs (dont Italo Ferreira, sacré champion olympique) et deux surfeuses
  • Japon, deux surfeurs (dont Kanoa Igarashi, médaille d’argent) et deux surfeuses (dont Amuro Tsuzuki, médaille de bronze)
  • Australie, deux surfeurs (dont Owen Wright, médaille de bronze chez les hommes) et deux surfeuses
  • France, deux surfeuses (Pauline Ado, Johanne Defay, éliminées au premier tour) et deux surfeurs (Jérémy Florès, éliminé au premier tour, et Michel Bourez, seul Français arrivé en quart de finales)
  • Pérou, deux surfeurs et deux surfeuses
  • Costa Rica, un surfeur et deux surfeuses
  • Nouvelle-Zélande, un surfeur et une surfeuse
  • Portugal, deux surfeuses
  • Afrique du Sud, une surfeuse, Bianca Buitendag, médaille d’argent
  • Israël, Équateur : une surfeuse
  • Chili, Italie, Allemagne, Argentine, Indonésie, maroc : un surfeur
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